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jeudi 18 septembre 2014

246-OSKAR SCHLEMMER, "LE BALLET TRIADIQUE", 1922





- SCHLEMMER Oskar (1888-1943), Das Triadische Ballet, photographie de 1924.



 
- SCHLEMMER Oskar (1888-1943), costumes du Ballet triadique, 1926,
 (seconde photographie de Karl Grill).



- SCHLEMMER Oskar (1888-1943), Das Triadische Ballet, Metropol-Théâtre, Berlin, 1926,
 (photographie de Ernst Schneider).



Oskar Schemmer (1888-1943), peintre, sculpteur, décorateur, scénographe et chorégraphe allemand, est professeur au Bauhaus de Weimar puis Dessau dans les années 1920 (de 1920/21 à 1928/29). 
En 1922, il crée, à l'atelier théâtre, Das Triadische Ballet (Le Ballet Triadique), en trois parties, sur une musique de Paul Hindemith. Il règle la chorégraphie, les décors et les costumes de ce ballet, à la recherche d'un art total en résonance avec l’ère du mécanique et l'art des avant-gardes (abstraction géométrique, futurisme, dadaïsme, constructivisme). Il définit un nouvel espace scénique et donne priorité à l'expression du mouvement, contraignant le corps des danseurs par ses costumes abstraits, imposants et colorés.

Il écrit, dans un article de 1926 :"Songeons aux possibilités que nous permettent d’envisager l’extraordinaire progrès technologique d’aujourd’hui, tel que représenté par les instruments de précision, les appareils scientifiques de métal et de verre, les prothèses, l’habit fantaisiste du scaphandrier ou l’uniforme du militaire. Imaginons ensuite que ces produits, qui sont au service des fonctions rationnelles à une époque aussi fantastique et matérialiste que la nôtre, puissent être appliqués au domaine inutile de l’art. Nous obtiendrons alors plus de fantaisie que ce que l’on retrouve dans les visions de E.T.A. Hoffman ou dans celles du Moyen Âge" (Mathématique de la danse, 1926).

Walter Gropius, qui a fondé et dirigé le Bauhaus jusqu’en 1928, rend hommage à Schlemmer dans son introduction à La scène au Bauhaus :
"L’excellence artistique du travail d’Oskar Schlemmer est caractérisée par l’interprétation qu’il donnait de l’espace. On constate dans ses peintures comme dans ses œuvres pour la scène qu’il éprouvait l’espace de tout son corps, avec le sens tactile du danseur et de l’acteur, et non pas uniquement par la vue. Il traduisait dans le langage abstrait de la géométrie ou de la mécanique ses observations de la figure humaine en mouvement dans l’espace. Ses figures et ses formes sont de purs produits de l’imagination, ils symbolisent les types éternels du tempérament humain et de leurs diverses humeurs ; paisible ou tragique, comique ou sérieuse. Mû par la quête de nouveaux symboles, il estimait que “ la marque de Caïn de notre culture est que nous n’avons plus de symboles et, pire, que nous sommes incapables d’en créer de nouveaux ”. Avec le génie de celui qui peut dépasser la pensée rationnelle, il trouva des images qui expriment des idées métaphysiques. Je fus fortement impressionné de voir et d’éprouver dans son travail pour la scène la magie avec laquelle il transformait les danseurs et les acteurs en architectures en mouvement...

- SCHLEMMER Oskar (1888-1943), planche des costumes du Ballet triadique, 1926,
endre de Chine, aquarelle, blanc de zinc et bronze sur papier.




- SCHLEMMER Oskar (1888-1943), Notes et dessins pour Le Ballet Triadique, vers 1938,
Danseur abstrait, Danseur Disque, Danseuse de fil, Danseuse spirale,
tapuscrit, crayon de papier et crayon de couleur sur papier, 29,2x21 cm, New-York, MOMA.





VOIR UN EXTRAIT VIDÉO (2 MN) DE LA VERSION DE 1970 (FILM 16 MM, COULEUR, 32 MN).
Réalisation : Franz Shömbs
Répétition : Hannes Winkler
Reconstitution des costumes : Margit Bàardy
Danseurs: Edith Demharter, Ralph Smolik, Hannes Winkler.
Musique : Erich Ferstl.


VOIR LE FILM ENTIER DE 1970 (32 MN)


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