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mercredi 15 juillet 2015

382-L'OEUVRE DE PASCALE MARTHINE TAYOU AU TRAVERS DES QUESTIONS DU PROGRAMME-3



- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Vue de l'Exposition, "Gri-gri", 2015, Paris, VNH Gallery.
Aux murs des crayons pointus et colorés (Douces épines, 2015), au plafond des réseaux de tuyaux (Lianes métalliques, 2015), au centre de la salle, entouré de sable et de cristal coloré, un olivier/baobab où sont accrochés des masques de cristal (Arbre de Vie, 2015), et au fond de la salle, un tableau noir aux projections de silicone blanc (Fresque de charbon, 2015).



Un article écrit en collaboration avec Lionel Gabel, professeur d'Arts plastiques du Lycée Carnot de Cannes.
Cet article privilégie les reproductions photographiques d’œuvres absentes des deux premiers articles : 



VOIR LES DEUX PREMIÈRES PARTIES DE CET ARTICLE




Sur les questions et repères du Bulletin Officiel : Voir le B.O. n°1 du 1er janvier 2015 ou l'article de ce blog sur Les nouveautés des programmes.



PASCAL MARTHINE TAYOU : LE MONDE EST SON ATELIER



VOIR LA VIDÉO (2 MN 16) DE L'EXPOSITION COLLECTIVE, "AVEC MOTIFS APPARENTS",  LE CENTQUATRE, PARIS, 2014,
ET L'INTERVIEW ET LES OEUVRES DE PASCALE MARTHINE TAYOU, OPEN WALL (2010), FAVELAS (2012), EMPTY GIFT (2013)



1- UN ART CONTEMPORAIN MARQUÉ PAR L'AFRIQUE ET L’UNIVERSALITÉ 

Pascale Marthine Tayou est un artiste autodidacte. Pratiquant un art des décharges dès le milieu des années 1990, il expose rapidement dans le monde entier et devient l'une des grandes figures de l'art contemporain. 
Il revendique ses racines africaines et plus particulièrement camerounaises, du fait qu'il est né, a grandi et s'est construit dans ce pays. Nombre de ses œuvres font référence à cette construction intime de l'enfance et de l'adolescence, à sa famille, à ses amis et au monde chaotique du milieu urbain où il a été un petit vendeur de rue. Il nous livre des œuvres colorées en partie autobiographiques qui font référence à l'enfance (école, tableau, craie, graffiti, BD), au pays et au continent africain, avec les couleurs du drapeau du Cameroun, comme celles des drapeaux des 54 nations de l'Afrique post-coloniale. 

Il évoque une Afrique contemporaine marquée par l'Histoire (esclavage, colonisation, Apartheid, conflits) et par l'inégalité et l'injustice. D'autre part, il évoque une Afrique moderne, active et pleine d'énergie de vie et de survie, avec des populations qui s'éloignent des traditions (religion, objets, vêtements) et sont marquées par une culture mondialisée et une consommation de masse (économie, médias, publicité). Il s'intéresse aux traditions antérieures à la colonisation (pouvoirs tribaux évoqués par les poupées de cristal, matériaux pauvres et sons : M'KAM VU ou Conseil des 9, 2007 ; 150 masques en céramique colorée pour l'oeuvre pérenne : Masques Passeport, Au fil de l'Eau, Rives de Saône, Lyon, 2012) et à l'art africain et mélange dans ses œuvres les idoles, poupées, totems, masques, fétiches et gri-gris, magie vaudou, autels, tam-tams et tambours mais aussi les cabanes, taudis, arbres aux palabres, terre, foin et calebasses d'une Afrique traditionnelle et stéréotypée, avec les enseignes lumineuses publicitaires, les héros de dessins animés, les récipients ou les sacs en plastique coloré. Il en vient même à faire, par le biais de caissons lumineux, la promotion publicitaire d'une nouvelle banque du Cameroun (2010) ou celle d'une monnaie unique du continent africain, "l'Afro" (2005). Dans certaines expositions, les œuvres de l'artiste sont mises en relation avec des objets de collections africaines (Musée Africain de Lyon, 2015, Memorial ACTe, Pointe à Pitre, 2015).




- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Afro 100, 2005,
caisson lumineux (light-box), 82x153x15 cm, Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.


- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), L'Ecole des clowns, 2011,
C-print monté sur Dibond, 144x195 cm, Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.



- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Masques passeport, Au fil de l'Eau, détails, Rives de Saône, Lyon 2012,
commande publique, installation pérenne de 150 masques africains en céramique colorée, dimensions variables (de 20 cm à 2 m environ).
La voie du Chemin Nature traverse plusieurs cantons et c'est cette déambulation entre plusieurs limites ou frontières qui est à la base de cette installation inspirée de la tradition pré-coloniale des masques passeport, masques qui, en Afrique, prouvaient son origine et servaient à se déplacer de village en village, en se teintant à chaque fois des nouvelles couleurs des zones traversées. Sur ce long mur uniforme, l'artiste a enchâssé une réinterprétation de ces masques colorés, évoquant le déplacement, le voyage, l'Afrique si proche.


- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Les Troubadours, 2012,
tambours avec pied en cristal,
Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Les Poings d'eau, boulevard Davout, Paris, 2013,
fonte peinte et mosaïque colorée, robinet de forme et de taille du poing de l'artiste,
l'une des 5 fontaines à boire créées dans le 20° arrondissement de Paris, avec les figures des "Colons" qui symbolisent en fait les élites africaines au pouvoir ayant adopté les codes des anciens colons.



La couleur de sa peau et son énergie révoltée sont souvent traduites par les couleurs des objets et matières métaphoriques : les couleurs du chocolat, du café, de la terre ou du fusain mais également l'ensemble des couleurs de la palette comme preuves de l'altérité et de la diversité (craies, crayons, mikados, pieux, lances, drapeaux, tissus, papiers, éléments en plastique, parapluies, pavés, œufs, et corps humains sexués faits de néon ou de fibre de verre).



- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Wardrobe, 2014,
bois, peinture, pointe de flèches métalliques,
vue de l'Exposition, "Boomerang", Bozar, Bruxelles, 2015,
Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Pavés colorés, 2015,
pavés de granit, peinture acrylique, dimensions variables,
 vue de l'Exposition, "Boomerang", Bozar, Bruxelles, 2015,
Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.


En même temps, Pascale Marthine Tayou rend compte dans ses oeuvres de sa vie personnelle ici et maintenant, de sa vie d'artiste nomade qui se nourrit, lors de ses voyages, des cultures et rencontres du monde entier. Aussi la collecte des objets et matériaux nécessaires à ses œuvres ne se fait-elle pas seulement au Cameroun ou dans l'Afrique entière mais dans l'ensemble des pays qu'il traverse, où il crée, séjourne et réside mais également sur Internet (enseignes lumineuses au néon glanées dans différents pays, Open Wall, 2010). Il assemble objets et matières (cristal italien, dentelle belge ou céramique chinoise) comme autant de parcelles d'un monde globalisé et divers qu'il synthétise dans son travail ; ses œuvres sont ainsi un mélange d'altérités offertes au monde et au visiteur, et les parcours qu'il propose à ce dernier dans ses expositions sont comme la visite d'un village global, mondialisé, hybridé et en mutation permanente.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), David Crossing the Moon, 2015,
vue de l'Exposition, "Boomerang", Serpentine Gallery, Londres,  
Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Boomerang Christianity, Boomerang Islam, Boomerang Judaism, 2015
bois peint, vue de l'Exposition, "Boomerang", Serpentine Gallery, Londres, 
Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.

Pascale Marthine Tayou repousse les labels "africain" et "écologique" qui ont tendance à réduire son travail plastique d'expression contemporaine et préfère le terme de "faiseur" à celui "d'artiste" et de "travail" à celui "d'oeuvre". Le sac plastique coloré est utilisé formellement, comme module fluide et coloré, avant même d'évoquer la société de consommation et la pollution. Son travail, explique-t-il, est de "sculpter les mentalités". Tous les réseaux, présents dans ses travaux, faits de fils et ficelle, de câbles électriques et fils métalliques, de tuyaux de caoutchouc ou de tôle, de boudins de tissu ou de lambeaux de papier déchiqueté, ou encore de bandes magnétiques dévidées évoquent les connexions entre les humains et le vivre ensemble ; ces réseaux viennent redoubler les diffusions sonores de radios, de bruits d'eau ou de chants d'oiseaux et les projections d'images et de vidéos, pour évoquer les échanges positifs et négatifs établis tant entre les hommes, qu'entre les hommes et leur environnement naturel. 

Côté nature, l'arbre, porte tour à tour des idoles, des sacs plastique ou des villes métaphoriques, et l'oiseau, peu représenté dans les œuvres, est omniprésent par le biais des chants paradisiaques diffusés ou par les accumulations de nichoirs et de cages qui constituent à nouveau des villes métaphoriques. Les autres animaux sont souvent des monstres imaginaires, tentaculaires, menaçants et étouffants : monstre de la paperasserie administrative (Le Verso Versa du Vice Recto, 2000-2007), monstre urbain (Urban Animals, 2010), pieuvre (Octopus, 2010) ou 
anaconda (Africonda, 2014) ; ils caractérisent un environnement naturel surexploité et dévasté par l'homme, prêt à se retourner contre lui. L'installation suspendue, Coton tiges (2015), qui se lit comme un nuage cotonneux transpercé de bâtons est peut-être, pour sa part, tout à la fois l'évocation d'un objet d'hygiène contemporain, une référence au travail des esclaves noirs dans les champs de coton et, plus largement, le symbole d'un monde aux échanges humains doux et durs.


- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Paradise is Truth, 2010,
Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Favelas, 2012,
nichoirs, paille, chants d'oeiseaux, vue de l'Exposition, "Avec motifs apparents", Le CentQuatre Paris, 2014,
Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.


- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967),  Le Verso Versa du Vice Recto2000-2007,
papier recyclé, barres de métal, fil métalliques, 280x700x300 cm, Art Basel 2009,
Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Octopus, 2010,
10 tuyaux de pompe à essence, 170x200x200 cm,
Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.


- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Urban Animals, 2010,
bâche plastique, vue de l'Exposition, "Always All Ways", MAC Lyon, 2011,
Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Coton tiges, 2015,
piquets en bois, fil de poulet, tissu, laine de coton, lampes, Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.


Pascale Marthine Tayou ne revendique pas des prédécesseurs en se faisant le témoin du monde contemporain. On peut cependant situer les productions de l'artiste dans la lignée occidentale du Dadaïsme (l'objet, le rebut), du Surréalisme (l'objet poétique et magique, les métaphores et symboles), de l'Art Brut (la matière, le graffiti), du Néo-Dadaïsme et du Pop Art (les objets en tant qu'icônes de la société contemporaine, les installations, l'art en série), du Nouveau Réalisme (les rebuts de la société de consommation, les collections et accumulations) et de l'Arte Povera (le naturel et le culturel, le végétal et l'industriel). Certaines oeuvres de Pasacale Marthine Tayou peuvent être mises en relation avec des œuvres récentes de Jannis Kounellis (séries d'objets et de matières, au sol en suspension ou sur des étagères), de Claude Lévêque (accumulation d'objets et de matières, parcours, environnements lumineux et sonores, récits autobiographiques) ou de Joanna Vasconcelos (objets et matières, tissus colorés, installations poétiques).


2- UNE DIVERSITE DES PRATIQUES ET UN DÉPASSEMENT DES CATÉGORIES ARTISTIQUES


La pratique artistique de Pascale Marthine Tayou est très diversifiée, avec des dessins, graffitis, collages, photographies, vidéos, tableaux-reliefs, assemblages, rondes-bosses, installations, installations in situ, installations multimédia (téléviseurs, projecteurs, vidéoprojecteurs, diffusion d'enregistrements sonores), environnements et performances. 

Ses matériaux sont de même hétérogènes : objets et matériaux industriels de récupération (plastique, métal, tissu) ou non (cristal, fibre de verre, fonte), matières organiques (bois, paille, terre, pierre), matériaux photographiques, vidéographiques, lumineux (lampes, néons, caissons lumineux) et sonores. L'artiste se contente parfois de présenter des objets et matières, parfois les fait réaliser par des assistants spécialisés ou bien les assemble ou les installe.

Son travail joue sur des séries qui ont traversé ses 20 années de création, comme les tableaux et "fresques" de craies et fusains, les installations avec les sacs plastique de couleur, les arbres, les crayons-pieux ou les poupées et figures humaines en ronde-bosse. 

On peut relever plusieurs thématiques dans son travail : 
- la réalisation de figures humaines (souvent des autoportraits),
- la présentation d'objets et de matières pauvres et nobles, dures (bois, pierre, verre, cristal, fer, fonte, fibre de verre, plastique), molles (sable, terre, tissu, paille, papier, carton, ficelles, câbles, tuyaux, boudins de coton, caoutchouc ou métal, sacs plastique) et friables (craies, fusains, chocolat), et leur accumulation avec des tas ou empilements et parfois des étagères, des présentoirs ou des caisses,
- le détournement d'objets et de matières pour créer des structures géométriques (surélevées ou suspendues) et architecturales ou bien évoquer des formes organiques humaines, animales (identifiées par le titre) ou végétales (arbres).

Il y a donc plusieurs ambiguïtés dans ses œuvres en volume :

- du fait de titres constitués souvent de jeux de mots teintés d'ironie (avec parfois son propre prénom, Pascale), 
- de la présence matérielle d'objets et de choses mélangés et également de matériaux nobles et de rebuts,
- de l'outil utilisé comme matériau (craies, fusains),
- du changement d'échelle (crayons, oeufs ou diamants agrandis),
- de la perturbation de l'espace, avec des figures, des choses et des objets renversés, arbres horizontaux (Plastic Tree, 2014), cabane à l'envers (The Falling House, 2014),
- du jeu des symboles, 
- et enfin de la forme représentée : l'arbre est-il naturel ou synthétique, est-il une forme et/ou un symbole, un repère spatial et temporel ? Le pieu est-il un crayon ? Le réseau est-il un animal monstrueux ? De quelles matières sont les œufs ou les diamants exposés ? 

L'ensemble est de plus complexifié :

- par le renvoi implicite à d'autres œuvres de l'artiste, 
- par le dialogue engagé entre plusieurs œuvres d'un même lieu d'exposition : dessins, photos, tableaux-reliefs sur les murs, sculptures au sol et au plafond, ambiance lumineuse (parfois sombre) et sonore (ex: nichoirs vides aux chants d'oiseaux), 
- par la création d'environnements chaotiques et labyrinthiques, 
- par la superposition et la fusion de différentes œuvres : projection multimédia sur les volumes d'une installation, modification et adaptation des projets en fonction du lieu faisant de chaque exposition une nouvelle création. 

Le dépassement des catégories artistiques fait écho à l'hybridation des matériaux et des formes :

- le dessin intègre le néon (Red line, 2005) ou devient volume en néon (Graffiti neon, 2014),
- la présence de miroirs (2D) reflètent l'espace (Dirty Mirror, 2013, Portes Dogon de Gand, 2014), et des éléments en 2D se greffent dans les installations (Parking Gate, 2010) et les environnements (textes, imprimés, cartes, photographies),
- les tableaux de craies et de fusains cumulent l'apparence du tableau (cadres de bois ou de métal), du dessin et de la peinture (rythmes, motifs, tracés, projections de silicone), du collage (sur panneau) et de l'assemblage (bâtonnets et autres éléments en relief) et s'affirment comme des tableaux-reliefs,
- les caissons lumineux (3D) affichent des images et des textes (2D),
- le tronc est tout à la fois socle (Poupées Pascale) ou piédestal (Home Sweet Home, 2011), matériau (cabanes et abris) et sujet de l'oeuvre (Arbre de Vie, 2015),
- la porte et la cabane en bois sont tour à tour présentées (réelles, en 3D : portail de Parking Gate, 2010, cabane de Game Station, 2002) et représentées (photographie imprimée sur bois ou sur un miroir) en présence d'objets en volume (ustensiles, Garden House, 2010) et l'artiste reconstitue parfois même le volume de la cabane avec le positionnement des photographies dans l'espace en lien avec le toit en tôle ondulée (Garden House, 2010, The Falling House, 2014).

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Garden House 9, 2010, 
image photographique sur bois et objets recyclés, environ 230x300x60 cm, diffusion de bruits d'eau et chants d'oiseaux,
Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), The Falling House, 2014,
photographie imprimée sur bois, Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.


Peu d’œuvres de l'artiste intègrent le mouvement réel (La Danse des ventilateurs, le vent..., 2012) mais les vidéos et leur projection procurent du mouvement, les textes des enseignes lumineuses clignotent (Open Wall, 2010), les sacs plastiques colorés jouent souvent avec le vent (Plastic Bags), les œuvres en suspension se balancent doucement (Urban Animals, 2010)l'eau s'écoule des fontaines (Tayouken Piss, 2007, Poings d'eau, 2013) et certaines œuvres sont mises en mouvement par le spectateur (Menu Familial, 2009-2009, La Roue des insultes, 2012). 


- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), La Roue des Insultes, 2010,
bois, adhésif, mécanisme, 30x200 cm, Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Les Moulins.
Des insultes en différentes langues, des mots supposément blessants, sont désamorcés par l'humour et la drôlerie de cette Roue des Insultes
"Je rêve d'un monde où les mots ne sont pas des maux, mais une orchestration ludique. Dire un poème doux avec des épines dans le coeur transforme la beauté en laideur et raconter la guerre dans un jardin de roses fait oublier les épines du pré."

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), La danse des ventilateurs, le vent..., 2012,
vue de l'Exposition, "Collection privée", La Villette 2012,
 Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Le Moulin.



Cette interactivité des spectateurs est mise à profit dans le montage des installations éphémères comme des oeuvres pérennes car enfants et adultes viennent en renfort des assistants ou des étudiants des Beaux-Arts, dans un workshop concomitant ou parallèle (installation éphémère : Plastic Bags, Gare Saint-Lazare, 2012 ; oeuvre pérenne : IntraMoulins : le chemin Lumineux, Place du Carnaval, Lille 2012).


Vue du montage de Plastic Bags, atrium central de la Gare Saint-Lazare, Paris, 2012.


Dans les expositions, le spectateur ressent l'accumulation et la dynamique des oeuvres et il se déplace et parcourt les espaces d'installations et les environnements, les couloirs et labyrinthes créés par l'artiste (voir les photos et vidéos des expositions), immergé dans l'oeuvre, multipliant les points de vue et sensations.



- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Vues de l'Exposition, Human Being @Work, Arsenal, Biennale de Venise 2009.
Le spectateur parcourt dans une semi-obscurité les rues d'un village de cabanes, ponctué de lampes, de meubles et de matériaux et habité par des groupes de poupées de chiffons (ornées de plumes, de perles ou de bijoux lumineux) ; sur les cabanes sont projetées des vidéos sonores d'hommes de tous pays au travail.


VOIR LA VIDÉO (8 MN 41) DE L'INSTALLATION DE
 PASCALE MARTHINE TAYOU, HUMAN BEING @WORK,
À LA BIENNALE DE VENISE, 2009




Les expositions de l'artiste investissent tous les espaces de monstration disponibles, y compris des espaces non dédiés à cette fonction (couloirs, escaliers, bureaux). Elles débordent même dans la ville sur des espaces publics et privés, et notamment sur des espaces dédiés aux rencontres (halls) et aux voyages (gares). Après les frontières des pays, ce sont celles des lieux institutionnels de l'art qui sont franchies. En 2011 à Lyon (Allways All Ways), l'artiste a même inversé les rôles des lieux et fait entrer à l'intérieur du Musée d'Art Contemporain, des vêtements et épices de magasins lyonnais, alors que ses installations gagnaient notamment place, commissariat, église, supermarché et magasins, en corrélation avec le lieu.



- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Tour de tables, 2011,
vue de l'installation éphémère, place Gabriel Péri, Lyon.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Colonne Pascale, 2011,
vue de l'installation éphémère (H: 7 m), église Saint-Bonaventure, Lyon.


VOIR UNE VIDÉO (16 MN 34, 2015) D'UNE INTERVIEW DE PASCALE MARTHINE TAYOU
LORS DU MONTAGE DE L'EXPOSITION, "BOOMERANG",
À BRUXELLES, JUIN-SEPTEMBRE 2015



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