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samedi 31 décembre 2016

634-CHRISTOPHE CIRENDINI PHOTOGRAPHY




- CIRENDINI Christophe (né en 1964), Cannes, Alpes Maritimes, France, 2014.

"Cette étendue rouge, moins un tapis de circonstance qu'une mer que les maigres marées cannoises lavent tant bien que mal des pas qui la foulent durant le festival. L'obsédant souvenir du sang projeté hors de l'ascenseur de Shining et cette symétrie terrifiante des jumelles empruntées à Diane Arbus m'ont traversé l'esprit. Mais ceci est du cinéma".



"Ces rares figures prenant place dans la portion d’espace que je cadre me sont précieuses. Pourtant, je ne les approcherai pas, il m’est inutile de savoir qui elles sont, ce qu’elles font, de quoi sont faits leurs rêves. 
Peu m'importe. elles sont exposées, vulnérables et donnent au lieu le son qui, en creux, vient résonner comme le lointain souvenir d'une vie possible, ailleurs, au milieu du monde.

Là, telles que je les perçois, elles sont en dehors du monde, en marge, comme en attente. C'est une des images possibles de leur disparition. Aucun portrait de ces figures lointaines ne m’est envisageable. 
En principe elles ne me voient pas, ignorent tout de l'image qui me concerne. Pour autant elles ne m'indiffèrent aucunement. Ces figures humaines sont même indispensables et viennent me rappeler que tôt ou tard nos visages, nos silhouettes ne diront plus rien à personne. Elles font de ces paysages trop grands pour elles, un écrin de vanités."

                            Textes et clichés : Christophe Cirendini (né en 1964)


                            Clichés : Hasselblad H4D60 - Optiques de 35, 80 et 120mm.




- CIRENDINI Christophe (né en 1964), Colonnata, Carrare, Toscane, Italie, 2014.

"Colonnata est située en retrait dans les montagnes de marbre de Carrare. Michel Ange y puisa inlassablement son marbre. L'extraction se poursuit depuis le temps des romains et devrait pouvoir durer mille ans et plus. Dans la poussière et le vacarme les convois se croisent sous d'étroits tunnels qui suintent le danger et débouchent sur des pans de muraille taillée à vif dont ils chargent et déchargent des blocs de beauté pure. Dérisoire comme des lilliputiens, une équipe de vidéastes locaux était là pour un repérage"


 - CIRENDINI Christophe (né en 1964), Dallas, Texas, USA, 2014.

"Ce corps fragile qui ne doute de rien, offert au cœur de Dallas comme une image échappée d'un écran, au centre d'une jungle froide, de métal et de verre fumé. Je vois cela, du balcon de ma chambre d'hôtel. Je songe à JFK. Cette perspective que rien n'entrave... Les USA sont comme cela : il existe peu d'obstacle entre le tireur et sa cible".


  - CIRENDINI Christophe (né en 1964), Fontaines-sur-Saône, Rhône, France, 2015.

"Je sais qu'enfant je longeais cette berge de la Saône, moins plaisante alors, le nez collé à la vitre du bus de l'école. C'était un autre temps et rien de cette photographie ne me le rappelle vraiment. Mais est-ce souhaitable ? Je préfère les mots d'un ami. Étrange espace que celui de cette photo : infime déséquilibre et glissement stable ; le plan de l'image dans l'espace du paysage. Ou l'inverse ...".


  - CIRENDINI Christophe (né en 1964), Ijmuiden, Velsen, Netherlands, 2012.

"De ces croisières et leurs passagers avides d'exotisme, je ne comprends rien. D'un coup, sans aucun bruit, comme un iceberg, la masse presque aveugle d'une ville flottante. Je lève la tête et ne parviens pas à cerner l'ensemble de l'édifice. L'œil de la baleine blanche me fixe, certains clignent de l'œil, jouent la fraternité des au-revoir et disparaissent dans les traînées d'huile comme des fantômes saisis dans la glace". 


  - CIRENDINI Christophe (né en 1964), Ivry-sur-Seine, Val de Marne, France, 2013.

"Ivry-sur-Seine, son stade qu'arpentent des gosses ivres d'un rêve de victoire. L'écho des ballons qui parviennent, même loin, depuis le rebord de la fenêtre : je vois l'étendue d'un paysage qui est leur berceau. Nulle équipe et spectateurs. Seuls ils réclament la gloire". 


  - CIRENDINI Christophe (né en 1964), Marken, IJsselmeer, Waterland, Netherlands, 2014.

"Trois grâces, comme un Rubens assis, des vieilles qui tiennent les secrets de famille, la finance et la culture des fleurs. 
Elles sont les gardiennes de Jacob Ruysdael et de Peter de Hooch. La géométrie du jardinage et la conquête des Indes, tout est dans leur besace". 


  - CIRENDINI Christophe (né en 1964), Rotterdam, Netherlands, 2014.

"Le plaisir gagné sur l'entreprise et ses bénéfices. Ces bouffées d'instants
volés et les cendres d'une vie médiocre coincée dans la brutalité du banal, entre une rampe de parking commercial et des parfums de vernis qu'un soleil rare vient sécher comme il peut. Rotterdam comme tous les ports du monde, scarifie, sacrifie".


 - CIRENDINI Christophe (né en 1964), Rotterdam, Netherlands, 2014.

"Avant que les galeries claironnent leur ouverture, quand les écrans tournent à vide et que des âmes seules errent au matin avant que le jour ne les grignote en pleine lumière. Je suis les virées serpentines d'un nettoyage baroque qui fait vivre de ses courbes l'espérance d'une vie qui tarde à émerger de sa nuit froide. Je n'ai que cela à faire : voir ce qu'il se passe même quand il ne se passe rien". 


  - CIRENDINI Christophe (né en 1964), Rotterdam, Netherlands, 2014.

"Comme un sniper, j'anticipe l'avancée de ce type de la sécurité qui a repéré sur ses écrans des gosses  sur le toit du grand magasin. Comme un Mondrian, l'espace est régi par le nombre, la croisée des chemins, l'angle et la mesure et de rares couleurs. Je rêve d'Italie, de la douceur enivrante des Tiepolo".


  - CIRENDINI Christophe (né en 1964), San Remo, Ligurie, Italie, 2013.

"Dans les mâchoires de cette Cinecitta du pauvre, cette fille est bien au centre du monde, face à la mer. Les paradis de pacotille de la côte ligure m'émeuvent, ils rendent beau le dérisoire, l'infime et l'inutile.  Des pontons et leur galerie de cabines, saturées dès les premières chaleurs, seul l'hiver m'y pousse. Solitude magnifique d'Antonioni. Qui est-elle ? Michelangelo lui,  aurait su inventer sa destinée contrariée. Je ne suis qu'un passant. Je le salue en passant, toujours, depuis longtemps".


  - CIRENDINI Christophe (né en 1964), Villefranche-sur-Mer, Alpes Maritimes, France, 2012.

"La mer et presque rien d'autre. Comme l'air efface la buée sur une vitre elle annule les lois de la perspective, notre désir de repère, la mesure, le souvenir du sol, notre nom. Même le hors cadre n'a plus de sens tant le plan est sans limite. Cette tête blanche devrait m'offrir une échelle mais ne parvient qu'à me ramener à ma position, comme un prisonnier de ce sol auquel j'appartiens".
















mardi 27 décembre 2016

633-JEAN WALBURG DE BRAY (1839-1901), PHOTOGRAPHE

- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), Nice, vu du Vieux Château, vers 1875,
vue panoramique, tirage albuminé de l'album, Souvenir de voyage, Février 1876,
Paris, BnF, vue 35 (voir l'ouvrage sur Gallica).



DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 01/12/2023




JEAN WALBURG DE BRAY ou DEBRAY (1839-1901) ET LOUIS DE BRAY (c.1846-?)


ORLEANS

Jean Auguste Théodore Walburg de Bray est né le 19 janvier 1839 à Orléans (Loiret), faubourg Saint-Jean. Il est l'un des enfants de Nénette Debray (née Schuler), dite Betsy (ou Betzy) (Bordeaux 1809-Cannes 1901) et de Jean Daniel de Bray, pasteur (né à Bolbec, Seine-Maritime en 1811-décédé entre 1879 et 1901), qui se sont mariés à Strasbourg (Bas-Rhin) le 12 août 1836.

Le père, bachelier à Strasbourg, exerce ses fonctions de pasteur tout d’abord en France, successivement à Reims (Marne) vers 1837-1837, à Orléans (Loiret) vers 1837-1839, où naît son fils Jean Auguste Théodore Walburg (le 19 janvier 1839) puis à Niort (Deux-Sèvres) vers 1839-1846, où naît son fils Jean Paul Gottfried (le 1er décembre 1840). Dès 1846, il exerce ensuite en Suisse, dans le canton de Vaud, notamment à Morges où semble naître son fils Louis (en 1846 ou 1847) et où il est cité en 1848 et 1851, à Romainmôtier où il est cité en 1853, 1854 et 1855 puis à Montreux (canton de Vaud) où il est cité en 1856, 1861 et 1868.

 
NICE

En 1861, "M. [Jean Walburg] Debray [sic], artiste sculpteur" et professeur d’ébénisterie et sculpture, ouvre à Nice une boutique "d'Objets d'Art en bois sculptés, 6, rue du Pont-Neuf". Il dépose, cette année-là (à 22 ans), une demande d'enseigne pour cette même adresse et fait paraître des petites annonces dans Les Echos de Nice, dès octobre de la même année.



- Publicité parue dans Les Echos de Nice à partir du 22 octobre 1861,
Nice, Bibliothèque municipale Nucéra.


La boutique est ensuite signalée dans l'annuaire niçois de 1862, avec une grande publicité dans les pages jaunes.


Annuaire des Alpes-Maritimes, 1862, pages jaunes,
Archives Départementales des Alpes-Maritimes.



En avril 1862, il fait ensuite paraître l’annonce suivante : "Monsieur Debray, sculpteur, rue du Pont-Neuf, 6, donne avis aux personnes qui ont fait des commandes chez lui de les retirer avant le 5 mai. En liquidation les articles en bois de figuier et les vues de Nice. Réouverture du Magasin le 1er octobre" (Journal de Nice du 30 avril 1862 p 3). Cette annonce interroge sur la nature des vues de Nice évoquées (panneaux de bois ou photographies ?) mais également sur la résidence d’été du sculpteur (Pyrénées ?).

"De Bray Jean Walbourg" est dit "photographe" dès 1863. Il est cité comme tel dans la liste électorale de la Ville de Nice de 1864, domicilié petite rue Saint-Etienne, 12 puis, dans Les Echos de Nice du 26 septembre 1865, résidant avec sa famille, villa Besson, rue du Temple.

"Walbourg de Bray, photographe, domicilié à Nice pension Besson", achète début septembre 1865, une parcelle de terrain de 465 mètres carrés (pour construction) au quartier de la Buffa, donnant sur la petite rue Saint-Etienne (AD06, Conservation des hypothèques, acte enregistré le 8 septembre 1865, hypothèque du 20 septembre).

Le photographe est ensuite signalé avec sa mère au n° 10, ruelle Saint-Etienne lors du recensement de la Ville de Nice de 1866 puis avec sa famille dans Les Echos de Nice du 15 septembre 1867, petite rue Saint-Etienne, villa Sainte-Sophie.
Ses photographies les plus anciennes connues sont des vues de Cannes prises vers 1865.



- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), Nice vue dans les oliviers, vers 1865-1870,
tirage albuminé de 14,9x9,5 cm sur carton de 16,3x10,3 cm, Collection personnelle.



Jean de Bray est cité comme témoin de mariage à Nice, en 1867 (mariage du photographe Jean Depeyre) et 1868 (deux mariages).

En 1869, il est répertorié dans la liste alphabétique des habitants (annuaire niçois et Indicateur des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco), comme "De Bray, photographe, petite rue Saint-Etienne" puis devient systématiquement signalé dans les listes alphabétique et professionnelle des Annuaires des Alpes-Maritimes aux noms de "Debray", "De Bray", "Walbourg de Bray" ou "Walburg de Bray", avec son atelier "petite rue", "chemin" ou "ruelle Saint-Etienne, au n° 12", et, dès 1873, son magasin au n° 55 puis 17 (1877) et enfin 19 (1879), "quai Saint-Jean-Baptiste" (annuaires manquants de 1880 à 1882).



- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), Nice. le port et la maison Garibaldi, vers 1870-1875,
tirage albuminé de 14,8x9,5 cm sur carton de 16,4x10,8 cm, Collection personnelle.


NICE ET CANNES

Jean de Bray acquiert de plus, en 1869, une boutique d'Objets d'Art et d'Antiquités à Cannes au 19, rue d'Antibes (la date de création est évoquée dans une petite annonce de 1887, voir plus bas). Cette boutique est citée sans son nom dès fin 1871 (Le Courrier de Cannes des 21 et 31 décembre 1871) et, avec son nom, seulement à partir de 1874 (Le Courrier de Cannes, Les Echos de Cannes). 

Il réalise plus de 500 tirages albuminés (clichés dès les années 1870 ?) ayant pour sujet les villas de Cannes et de ses environs, avec souvent leurs propriétaires (clichés conservés à Nice, à la bibliothèque municipale du Chevalier de Cessole). Il réalise d'autre part des photos des chars et des groupes des Cavalcades cannoises et remporte des médailles pour ses inventions d'objets en bois (cabane à lapins, brouette). Il sera par la suite membre de la Société scientifique et littéraire de Cannes et de l'arrondissement de Grasse (signalé en 1879).

Jean Walburg de Bray, 32 ans, domicilié à Nice, se marie d'ailleurs à Cannes le 25 avril 1871, avec Joséphine Imbert, 24 ans, sans profession (née le 23 octobre 1846 à Draguignan, Var). Le père de Jean Walburg de Bray est absent à la cérémonie car il vit à Kouba (Algérie), près d'Alger, alors que sa mère est présente. Ses témoins de mariage sont Jean-Baptiste Anfossi, photographe à Menton, et Albert Ruegger, commis (qui, par la suite, dans sa boutique de mosaïques en bois, distribuera les photographies de Jean de Bray sur Nice). 

De son union avec Joséphine Imbert, naîtront au moins trois enfants, à Nice au 12, petite rue Saint-Etienne :
- Jean Jacques Daniel Paul Walburg de Bray née à Nice 19 juin 1872 mais décédé à Nice 15 juillet 1872,
- Jeanne Marie de Bray, née le 5 août 1874 à Nice (mariée à Auguste Raoul Ricard à Nice le 7 juin 1904 et décédée à Nice le 13 novembre 1940) 
- et Jean Louis Daniel de Bray, né le 5 février 1876 à Nice (cité à Paris en 1901, et décédé à Paris, 15ème le 14 février 1921). 

Jean Walburg de Bray est nommé dans le recensement de la Ville de Nice 1872, résidant avec sa femme au 1, ruelle Saint-Etienne puis dans celui de 1876, résidant avec sa femme et leurs deux enfants, Marie et Jean, au 9, ruelle Saint-Etienne.

Le Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de D. Boistier de 1874 signale à Nice, "Bray (W. de) " ou "Debray", "photographe-paysagiste, ateliers, petite rue Saint-Etienne, magasin, quai Saint-Jean-Baptiste, 17", et à Cannes, "tableaux et photographies, rue du Port, 46". 

Sa famille, "Bray (Mme Veuve et fils) " sont signalés à Nice dans ce même Guide, "Maison Tiran, passage du Temple, 2ème étage" puis dans le recensement de 1876, sa mère, âgée de 66 ans et son frère Louis, "photographe, âgé de 29 ans", "passage du Temple, 6".

Jean Walburg de Bray travaille, dès le début des années 1870, avec comme assistants le jeune Jean Gilletta (1856-1933), avant même ses 16 ans, et Paulin Gilly (1842-1900). 
Il est probable que ce dernier gère dès 1877 ou 1878 l'atelier niçois de la ruelle Saint-Etienne, Jean Walburg De Bray apparaissant toujours à Nice (19, quai Saint-Jean-Baptiste) mais vivant peut-être dès cette époque à Cannes.


- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), tirages albuminés présents en fin de l'ouvrage de Frédéric Hamilton, La Botanique de la Bible, 1871, 
n°1, Triticum sativum (ou froment commun),
n° 11, Punica granatum (le grenadier), cueilli à Nice (Alpes-Maritimes),
 n° 14 Olea europea (l'olivier), à Beaulieu (Alpes-Maritimes),
(voir et télécharger l'ouvrage sur Archive.org).



Jean Walburg de Bray devient, vers 1867, le photographe officiel du Prince Charles III de Monaco (souverain de 1856 à 1889) et édite, dans la fin des années 1860, plusieurs recueils de photographies consacrés à Monaco et Monte-Carlo, comme le signale Christian Burle dans son ouvrage intitulé, La Photographie à Monaco des origines à 1880 (2010) :

- Souvenir de Monaco et Monte-Carlo, vers 1868, 
- Panoramas de Monaco, vers 1868,
- Principauté de Monaco, vers 1868.

Dans les années 1870, il édite également : 

- Bray (de), Trois jours à Grasse et aux environs par un photographe paysagiste, Moulins, Imprimeur Fudez frères, 1870,

- Frédéric Hamilton, La Botanique de la Bible, étude scientifique, historique, littéraire et exégétique des plantes mentionnées dans la Sainte Ecriture, Nice, Imprimerie Eugène Fleurdelys, 1871, édition illustrée de 25 épreuves albuminées de W. de Bray, photographe à Nice (voir et télécharger l'ouvrage sur Archive.org),

- deux albums consacrés à Monaco en 1873 (Le Palais du Prince puis La Cathédrale, avant sa démolition) et de nombreuses vues panoramiques,

- des albums consacrés à la Cavalcade de Cannes, notamment en 1874 (Les Echos de Cannes du 1er mars 1874 p 2 ; voir l'album conservé aux Archives Municipales de Cannes - ici) et probablement des albums consacrés au Carnaval de Nice. La septième et dernière vue de l'album de Cannes de 1874 montre la carriole du photographe avec l'inscription, "W. De Bray - Photographe Paysagiste - Breveté s.g.d.g. - Magasins à Nice & Cannes - Atelier à Nice petite-Rue-St.Etienne".



- Les Théâtres de Nice, publicité pour Debray, parue tout au long de l'année 1875 en page 4, Paris, BnF (en ligne sur Gallica).


- Souvenir de Voyage (Cannes, Monaco, Nice, Menton), Février 1876, album de 31 photographies panoramiques sur papier albuminé d'après des négatifs sur verre au collodion (voir l'ouvrage sur Gallica), identifié grâce au tampon "W. de Bray à Nice" et W. de Bray Photo : Cannes",

- Souvenir des Alpes-Maritimes, Nice, Monaco, Menton, Cannes, vers 1875-1877 (voir l'ouvrage sur Gallica), album de 24 tirages albuminés, W. de Bray photographe présumé, les mêmes photographies existant en cartons-photos identifiés. 



- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), Nice - La Promenade des Anglais, vers 1875-1880,
tirage albuminé du recueil, Souvenir des Alpes-Maritimes, vers 1875-1880,
Paris, BnF, vue 10 (voir l'ouvrage sur Gallica).



Il est probable que d'autres albums (non identifiés et dont les photos sont en vente sur Internet) de photos panoramiques de la même décennie soient également de Jean Walburg de Bray, comme Nice et ses environs et Cannes et ses environs

Il me semble que le recueil anonyme de la Bibliothèque Romain-Gary de Nice (cote : PHO354), constitué de 24 photographies de 9x15 cm des Alpes-Maritimes (vers 1877), soit attribuable à Jean Walburg de Bray : voir les photographies en ligne sur le site de la BMVR.


- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), Square et Statue Masséna et Grand Hôtel, tirage vers 1870-1874,
cliché datant probablement vers 1870-1873,
vue panoramique, recto et verso (Collection personnelle),
éditeur Raphaël Lucchesi, Photographie Universelle, 17, quai Saint-Jean-Baptiste, Nice, 



Les photographies de Jean Walburg de Bray sont distribuées alors par : 

- Raffaele Lucchesi [Lucheze/Luchesi/] (né vers 1842 à Lucca, Toscane) ; il possède une boutique de Beaux-Arts (estampes, photographies, peintures) à Nice au 17, quai Saint-Jean-Baptiste de 1870 à 1874. Le Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de D. Boistier de 1874 le signale pour ses "estampes, photographies et tableaux" aux 15 et 17, quai Saint-Jean-Baptiste, Grand Hôtel de la Paix : "Vues de tous pays, fleurs symboliques, imagerie, fac-simile - Correspondant des principaux photographes d'Europe - Commission". En 1874, il emménage au 3 puis 6, avenue de la Gare (mais apparaît encore au 17, quai Saint-Jean-Baptiste dans l'annuaire de 1877 dans la rubrique Objets d'Art) puis prend une deuxième boutique au n° 52 de la même avenue au plus tard en 1889. Il édite de nombreuses photographies de Jean Walburg de Bray aux formats carte de visite, cabinet et panoramique, ainsi qu'une série de vues stéréoscopiques intitulée, "Vues de Nice et de ses environs". Il cesse son activité en 1896, du fait d'une faillite.

- Veuve Morel et Fils (Félix Morel, Genève 1842-Paris 1900) :  leurs boutiques de papeterie, beaux-arts, marqueterie, photographie sont situées au 14, rue d’Antibes à Cannes (Chalet Suisse) et au 3, rue du Pont-Neuf à Nice.

- Albert Ruegger (Neuchâtel c.1839-Nice 1906) ; il vend, dès 1872, des photographies dans sa boutique d'objets en bois dénommée "Aux Bois d'Olivier", rue du Pont-Neuf à Nice (rachetée probablement à Félix Morel). Il possède une succursale d'été à Allevard (Isère). Son tampon affiche au revers des photographies, "Bois de Nice - A. Ruegger - Nice - Photographies".

Jean Walburg de Bray s’est essentiellement consacré aux vues de paysages urbains et naturels. Il a cependant réalisé des portraits de sa famille (un seul portrait de sa femme est connu) et probablement ceux de la famille princière de Monaco dont il a été le photographe officiel.

Il a édité de nombreuses stéréoscopies, Cdv, Cabinets, Vues panoramiques et grands formats.

De rares Cdv, collées sur carton rouge, portent au recto un titre manuscrit et au verso le texte imprimé, "W. De Bray - Photographe-Paysagiste - 12, Petite Rue St. Etienne - Nice". De rares Cabinets portent un texte semblable au recto, "Cabinet WB Views – W. De Bray, Photographe paysagiste, A Nice".

Ses vues stéréoscopiques sur fond jaune portent le texte imprimé suivant au recto, "Vues de Nice (ou Cannes) - W. De Bray. Photo." suivi de son adresse et sont accompagnées d'un titre manuscrit.

Beaucoup de ses Cdv, Cabinets et de ses photos panoramiques ne portent cependant pas son nom mais seulement le titre en majuscules, collé sur une petite étiquette rectangulaire ou imprimé au recto avec un numéro, et parfois le nom du distributeur.

Certains tirages de grand format sont cependant signés dans le négatif de ses initiales "WB" (exceptionnellement accompagnées d'un titre et numéro), sont accompagnés de "Photographie de Bray à Nice" ou encore de son tampon bleu, "W. de Bray Photo. Nice (ou Cannes)" (au recto ou au verso).

Le photographe semble poser dans plusieurs de ses prises de vue extérieures mais également dans celles d'Eugène Degand. Il était de petite taille, le visage rond et imberbe (vers 1870).


- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), Autoportraits (?) devant un paysage (détails) de Monaco, en 1869 et devant l'Olivier centenaire de Beaulieu, vers 1870-1875.



Jean Walburg de Bray devient membre de la Société Française de Photographie en avril 1876 et participe à la XI° Exposition de la S.F.P. qui se tient à Paris, de mai à juillet 1876 : "De Bray (Jean), hôtel Chauvin, à Nice" avec "un cadre contenant des études de végétaux du Midi (Nice, Monaco, Menton) ; un cadre ; Vue et Pont de Puget - Etudes diverses". Il obtient pour ces vues "qui se ressentent de la lumière de ces pays méridionaux", une médaille de bronze (Bull. S.F.P., 1876, vol. 22 à 24 pp 79, 87, 188, 299).

Il participe également à l'Exposition Universelle de Philadelphie en 1876 (de mai à novembre) où il expose des "Photographies de Nice et ses environs" et est récompensé (Journal Officiel de la République Française du 8 janvier 1877 pp 1-2). 



- Les Echos de Nice du 4 décembre 1876,
Nice, Bibliothèque municipale Nucéra.




En 1877, il réalise une grosse vente dans sa galerie d'art cannoise, rue Bivouac, et édite à cette occasion un catalogue, "Collection de [133] tableaux, aquarelles et dessins anciens et modernes" (GoogleBooks).

Il expose ensuite des "Photographies" (sans autre précision) à l'Exposition Universelle de Paris en 1878. A cette même exposition, on note également la présence du "Baron Jean de Bray" qui présente une plante textile, "la ramie", sur laquelle il publie un ouvrage scientifique l'année suivante : La Ramie, plante textile supérieure au chanvre, au lin et au coton : sa culture, son rendement, ses avantages : ouvrage à l'usage des colons et des écoles primaires rurales de l'Algérie, Paris, Librairie A. Drouin, 1879 (voir Annales des Mines, T XVI, 1879, p IX). Ce "baron Jean de Bray" est son père (ancien pasteur, vivant à Kouba, Algérie) dont il partage le prénom, d'où souvent l'ajout de "Walburg" pour s'en distinguer. L'intérêt du photographe pour la botanique se comprend mieux à la lumière de la passion de son père.

En 1881, Jean Walburg de Bray vend une partie de son fonds niçois à Jean Giletta et Paulin Gilly, et une autre partie à Achille Courret. Ces photographes-éditeurs réutiliseront un grand nombre de ses photographies dans leurs albums des années 1880.


- Annonce de Jean de Bray parue dans Le Petit Marseillais du 21 janvier 1881 p 4,
Paris, BnF (Retronews).



Jean Walburg de Bray n’est plus cité à Nice après 1881 (annuaires, recensements) sauf dans les listes électorales au 12, rue Saint-Etienne puis au 12, rue Rossini (nouvelle appellation de la rue) où son nom va perdurer jusqu’en 1895, avec cette année-là, l’observation, « Parti pour Cannes, renseignement de son frère ». Jean Walburg de Bray va cependant conserver son adresse niçoise.

En 1884, Jean Walburg de Bray est présent à Cannes avec pour activité, "Marchand de Tableaux" et pour adresse 46, rue Centrale (1884-1887). 
 
Il affiche cependant à nouveau la profession de "Photographe" de 1888 à 1892, d'abord au 3, rue Hoche (1888) puis à la seule adresse de la rue Centrale, au n° 47 (1889) qui devient ensuite le n° 57 (dès 1890). Les deux adresses jouxtent la rue d'Antibes, la rue Hoche lui étant parallèle et la rue Centrale étant dans sa continuité vers l'ouest. Le tampon à l'encre violette qu'il utilise alors au verso de ses photographies est d'ailleurs "Photographie De Bray - Rue d'Antibes - Cannes".

Il fournit des photographies de souvenirs du Duc d'Albany à Cannes (Fontaine et Villa Edelweiss) à l'Univers Illustré du 16 avril 1887 (p 5). Dès octobre 1887, Jean de Bray cherche cependant à vendre son atelier de photographie (voir annonce ci-dessous).


- Annonce de Jean de Bray parue dans Le Petit Marseillais du 10 octobre 1887 p 4,
Paris, BnF (Retronews).



Dès 1888, Jean de Bray se spécialise dans la vente de papeterie et cherche des commis et des vendeurs connaissant ce domaine et parlant anglais (annonces parues dans Le Petit Marseillais du 31 août 1888 et du 9 novembre 1889 p 4). Il participe cependant à l'Exposition horticole de Cannes fin janvier 1888 (vues de jardins) et édite un nouvel album de vues de Cannes, avec un titre et des légendes en anglais dont l'une porte la date, "Cannes, February 1889". 

En 1890, il cherche à nouveau à vendre son atelier de photographie pour raison de santé (voir l'annonce ci-dessous).


- Annonce de Jean de Bray parue dans Le Petit Marseillais du 19 mars 1890 p 4,
Paris, BnF (Retronews).



Son adresse n'affiche plus désormais que "Papeterie-Photographie " en 1893, (il a 54 ans) et un magasin de meubles au n° 8 rue du Bivouac. Il semble se consacrer ensuite à ce seul commerce familial de meubles (au 52, rue Centrale et au 7, rue Grande) qui se continue au début du XX° siècle. 

Le photographe est cité dans la "Liste générale des principaux photographes" publiée par la Société de Photographie de Toulouse de 1877 à 1885 à Nice, et de 1888 à 1896 à Cannes.

Je n’ai pas retrouvé son acte de décès à Cannes. La tombe de la famille De Bray, située au Cimetière du Grand Jas de cette ville, a malheureusement disparu. 

Je pensais entreprendre des démarches complémentaires auprès de la Mairie de Cannes, afin d'essayer de connaître la date de décès du photographe mais Didier Gayraud, dans son excellent ouvrage qui est paru en décembre 2016, La Photographie à Nice, Monaco et dans les Alpes-Maritimes au XIX° siècle (Académia Nissarda) a relevé de très nombreux éléments de la carrière du photographe et a notamment retrouvé son certificat de décès : Jean Walburg de Bray est décédé à Nice, 12, rue Rossini, le 28 janvier 1901, âgé de 62 ans (quelques jours après le décès de sa mère au 8 bis, rue Grande à Cannes, le 24 janvier 1901, à l'âge de 91 ans). 

Son épouse Joséphine, reviendra vivre à Nice et y décédera le 3 mai 1932, à l’âge de 85 ans. Son corps et celui de Jean Walburg de Bray reposent au cimetière niçois de Caucade.


mercredi 21 décembre 2016

631-LES DORMEURS DANS L'ART-2-(1915-2015)




- MAGRITTE René (1898-1967), Le Dormeur téméraire, 1927-1928,
huile sur toile, 116x81 cm, Londres, Tate Gallery.


- COCTEAU Jean (1889-1963), 25 Dessins d'un Dormeur (Jean Desbordes), 1929,
ouvrage édité à Genève, Imprimerie Albert Kundig.


VOIR LA PREMIÈRE PARTIE DE CET ARTICLE : LES DORMEURS DANS L'ART (1450-1914)



Aux XX° et XXI° siècles, les artistes ont continué d'explorer cet entre-deux entre la vie et la mort qu'est le sommeil, et d'en exploiter les sens tout en étant délivrés des thèmes mythologiques et religieux. Le corps endormi, étendu et souvent nu, est toujours offert au regard et au désir extérieur alors que le dormeur se perd dans le monde intérieur de ses rêves et de ses désirs. Le dessin sur papier, la peinture sur toile et la sculpture en ronde-bosse cèdent souvent le pas à la photo, à la vidéo, à la performance et au Street Art.


- BOIFFARD Jacques-André (1902 - 1961), Renée Jacobi, 1930,
épreuve gélatino-argentique, 23,8 x 18,8 cm, Paris, MNAM,
corps nu de la première femme de l'artiste surréaliste, debout contre le lit redressé sur le mur, photographié en plongée.


- MATISSE Henri (1869-1954), Le Rêve, 1935,
huile sur toile, 81x65 cm, Paris, MNAM.

- MATISSE Henri (1869-1954), Le Rêve ou La Dormeuse, 1940,
huile sur toile, 81x65 cm, Collection privée.


- PICASSO Pablo (1881-1973), Le Rêve, 1932,
huile sur toile, 130x97 cm, Collection privée, New York.

- PICASSO Pablo (1881-1973), Le Dormeur, 1942,
lithographie, 69x59,5 cm, Malaga, Musée Provincial.


- WARHOL Andy (1928-1987), Sleep, 1963,
film 16 mm, noir et blanc et muet de 5 h 21 ;
l'artiste a filmé son amant le poète John Giono endormi et nu dans un anti-film sans histoire,
 sans action et sans son ; les seules variations consistent en une demi-douzaine de plans différents (dupliqués au montage) 
qui cadrent différentes parties du corps du dormeur pendant sa nuit de sommeil.

- WARHOL Andy (1928-1987), Sleep, 1963,
film 16 mm, noir et blanc et muet de 5 h 21.




- CALLE Sophie (née en 1953), Les dormeurs, 1979-1980, 
3 séries de photographies avec texte, 12 x 18 cm.
 « Je voulais que mon lit soit occupé vingt-quatre heures sur vingt-quatre, comme ces usines où on ne met jamais la clé sous la porte. J’ai donc demandé aux gens (28 personnes) de se succéder toutes les huit heures pendant huit jours. Je prenais une photographie toutes les heures. Je regardais dormir mes invités. […]. Une des personnes que j’avais invitées à dormir dans mon lit et que j’avais rencontrée dans la rue, était la femme d’un critique d’art. Quand elle est rentrée chez elle, elle a raconté à son mari qu’elle était venue dormir huit heures dans mon lit et il a voulu voir de quoi il s’agissait. Et c’est comme ça que je suis devenue artiste. »

- CALLE Sophie (née en 1953), Les dormeursPatrick X, 1980,
8 photographies noir et blanc et un texte encadrés, 16x21 cm.

VOIR LA VIDÉO (1 MN 52, 2001) DE PRÉSENTATION DU LIVRE PARU AUX ACTES SUD, EN 2001
SOPHIE CALLE, LES DORMEURS, 1979-1980.





- BACON Francis (1909-1992), Sleeping Figure, 1959,
huile sur toile, 119x152 cm, Londres, Royal Academy of Arts.

- BACON Francis (1909-1992), Sleeping Figure, 1974,
huile sur toile, 198x147,5 cm, Collecion privée.


- WYETH Andrew (1917-2009), Night Sleeper, 1979,
tempera sur panneau, 76,2x50,8 cm, Collection privée.

- WYETH Andrew (1917-2009), Dream Day, 1980,
tempera sur panneau, 51x68,5 cm, Collection privée.


- FREUD Lucian (1922-2011), Naked Man with his Friend, 1979-1980,
huile sur toile, 160x121 cm, Oslo, Museum of Modern Art.

 - FREUD Lucian (1922-2011), Double Portrait, 1985-1986,
huile sur toile, 78,7x88,9 cm, Collection privée.


- PALADINO Mimmo (né en 1948) & ENO Brian (né en 1948), I Dormienti, 1999,
Londres, at the Undercroft of the Roundhouse in Chalk Farm,
installation in situ, constituée de 50 sculptures en terre cuite et de dessins de l'artiste de la Transavantgarde italienne, Mimmo Paladino, et de la diffusion de la musique électronique du musicien anglais Brian Eno, constituée de plusieurs couches sonores se mélangeant.
Les couloirs de la crypte voûtée, organisés en rayons autour d'une salle centrale circulaire, offrent 30 figures humaines en position repliée (position foetale et posture des moulages de corps de Pompéi) dont un personnage central couché sur un tas de sel et 20 crocodiles.
80 sculptures ont été produites, souvent fragmentées ou ré-assemblées. Ces œuvres ont été régulièrement exposées en d'autres lieux, sur le sol, dans l'eau (rappelant le liquide amniotique et le rêve) ou même sur un mur vertical, et parfois en collaboration avec un autre musicien.

 - PALADINO Mimmo (né en 1948) & ENO Brian (né en 1948), I Dormienti, 2000,
installation pérenne des sculptures à Poggibonsi (Italie, près de Sienne), dans la fontaine médiévale de la Fonte delle Fate, 

- PALADINO Mimmo (né en 1948) & ENO Brian (né en 1948), I Dormienti, 2012,
Sorrente (Italie, près de Naples), bassin de la Villa Fiorentino.

- PALADINO Mimmo (né en 1948) & ENO Brian (né en 1948), I Dormienti, 2013,
.Cosenza (Italie du Sud), Palazzo Salfi.

- PALADINO Mimmo (né en 1948) & ENO Brian (né en 1948), I Dormienti, 2016,
Grands Rapids (Michigan), Frederick Meijer Gardens and Sculpture Park.


- VIOLA Bill (né en 1951), The Sleepers, ensemble et détail, 1992
installation vidéo constituée de 7 barils de métal (avec à l'origine 7 vidéodisques et 7 lecteurs de vidéodisques), 7 vidéogrammes, 7 moniteurs de surveillance noir et blanc sous l'eau, 7 lecteurs de DVD, 524 x 584 cm (dimensions variables selon l’espace de présentation), Montréal, Musée d'Art Contemporain.
"Cette installation vidéographique consiste en sept barils remplis d'eau. Chacun des barils contient un moniteur. Ces moniteurs placés au fond des barils sont fixés dans un caisson étanche en métal scellé par une plaque de verre trempé. Chaque moniteur joue en boucle une vidéo de 30 minutes qui présente le visage d'un dormeur filmé en temps réel. Un dormeur différent apparaît dans chaque baril, sous l’eau. Seule la lumière des moniteurs noir et blanc éclaire la salle d’exposition. Le câblage dissimulé sous un faux-plancher relie chacun des moniteurs aux lecteurs vidéo situés dans une régie".

- VIOLA Bill (né en 1951), The Sleepers, détail de l'un des Dormeurs, 1992,
installation vidéo constituée de 7 barils de métal, 7 vidéogrammes, 7 moniteurs de surveillance noir et blanc sous l'eau, 7 lecteurs de DVD, 524 x 584 cm (dimensions variables selon l’espace de présentation), Montréal, Musée d'Art Contemporain.

VOIR UN EXTRAIT DE LA VIDÉO (2 MN 55, 2012) D'ANNA SPATA,
MONTRANT UN DÉTAIL DE L'INSTALLATION DE
BILL VIOLA, THE SLEEPERS, 1992.



- VIOLA Bill (né en 1951), The Dreamers, ensemble, 2013,
installation vidéo sonore, 7 canaux vidéo haute définition en couleur sur 7 écrans plasma verticaux de 155,5x92,5x12,7 cm, quatre canaux audio stéréo, en continu,
vidéo en boucle (7 canaux vidéo haute définition en couleur sur écran plasma de 155,5x92,5x12,7 cm, 4 canaux audio en stéréo).
Sept écrans verticaux d’une même salle, présentent sept personnes d’âge, de sexe et d’ethnie différents, immergées sous l’eau d’un ruisseau et animées par l’onde, yeux fermés et air serein. Un son d’écoulement d’eau emplit tout l’espace.

- VIOLA Bill (né en 1951), The Dreamers, ensemble, 2013,
installation vidéo sonore, 7 canaux vidéo haute définition en couleur sur 7 écrans plasma verticaux de 155,5x92,5x12,7 cm, quatre canaux audio stéréo, en continu,
vidéo en boucle (7 canaux vidéo haute définition en couleur sur écran plasma de 155,5x92,5x12,7 cm, 4 canaux audio en stéréo).

VOIR UN EXTRAIT DE LA VIDÉO (1 MN 20, 2013) DE ILESMARKART,
MONTRANT LE DÉTAIL DE L'INSTALLATION DE
BILL VIOLA, THE DREAMERS, 2013,
LONDRES,  BLAIN SOUTHERN.



- SWINTON Tilda (née en 1960), The Maybe, 1995/2013,
l'actrice écossaise oscarisée a scénographié cette performance avec l'actrice Cornelia Parker en 1995 à la Serpentine Gallery de Londres (après le décès de son meilleur ami) et l'a accomplie elle-même en 2013 au MoMA de New York (après le décès de sa mère).
L'actrice, étendue sur un lit dans une cage de verre au sein du musée, dort ou feint le sommeil pendant environ 7 heures par jour. La performance peut être lue comme un mémento mori, un monument performatif à la fragilité, à notre mortalité et au deuil collectif. Elle peut être lue également comme une monstration éphémère du corps vivant au sein du musée qui fige les œuvres dans le temps.


 - BELTRAME Louidgi (né en 1971), Les Dormeurs, vidéo, 13 mn, captures d'écran, 2006,
Paris, Galerie Philippe Jousse.
"Les Dormeurs est un film court tourné lors d'un voyage au Japon. Le film a commencé lors d'une exposition à Hiroshima Art Document, dans un bâtiment qui s'appelle la Former Bank of Japan. Bien que situé à 180 mètres de l'hypocentre de la bombe atomique, c'est l'une des rares constructions à avoir résisté à l'explosion (...) qui a été transformée en hôpital d'urgence et en mouroir après la catastrophe. Aujourd'hui, ce monument (...) abrite, tous les étés, une exposition d'art contemporain. Je participais à une exposition de groupe. J'avais alors demandé à douze assistants de l'exposition de dormir dans un des coffres situés dans les souterrains de cette ancienne banque, pour les filmer. Après ce voyage, j'ai réalisé un montage qui combine les images des dormeurs dans le coffre de la banque et celles d'une autre construction liée à la guerre du Pacifique (...), un hôpital militaire américain construit par les occupants sur Yaku-shima, îlot forestier subtropical situé à l'extrême sud du Japon (...). Je créais un troisième espace, qui connectait les deux lieux. Le film est ponctué d'inserts de la forêt de Yaku-shima, magique, peuplée d'esprits Kodamas et de cèdres millénaires. Le film Les Dormeurs est parcouru par les voix off des dormeurs lisant chacun leur tour des fragments d'un même texte, évoquant ainsi la possibilité d'une conscience collective". Louidgi Beltrame, à la Fondation d'entreprise Ricard, 2010.

 - BELTRAME Louidgi (né en 1971), Les Dormeurs, vidéo, 13 mn, captures d'écran, 2006,
Paris, Galerie Philippe Jousse.


- PERNOT Mathieu (né en 1970), série Les Migrants, 2009,
photographie couleur, tirage lambda contrecollé sur aluminium, 95x135 cm, Paris, Galerie Eric Dupont,
jeunes migrants afghans dormant sur les trottoirs de Paris.


- REMNEV Andrej (né en 1962), Siesta, 2008,
huile sur toile, 100x85 cm, Collection privée.

- REMNEV Andrej (né en 1962), High Water - Code, 2014,
diptyque, huile sur toile, 80x45 cm, Collection privée.


- LEVALET (né en 1988), Les Dormeurs, 2013,
portraits grandeur nature à l'encre de Chine sur papier kraft blanc (travail d'après photographie),
en lien au lieu et au mobilier urbain, Paris, 11° arrondissement, janvier 2013.


VOIR LA SÉRIE DE COCO FRONSAC : "LES DORMEURS", 2014



- ELLA & PITR (couple de street-artistes, respectivement nés en 1984 et 1981), Sleeping Giants, 2015,
ci-dessus à Lyon (sur un parking de la zone industrielle) ,
ci-dessous à Klepp (Norvège), sur les toits de hangars (21.000 m2).