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mardi 9 février 2016

447-POUPÉES ET MANNEQUINS DANS L'ART DES XX° ET XXI° SIÈCLES-1-1900-1975




- BELLMER Hans (1902-1975), La Poupée (première poupée), 1936,
l'une des 10 photographies publiées à Paris dans l'ouvrage de 1936.

- BELLMER Hans (1902-1975), La Poupée (seconde poupée), vers 1938,
l'une des 15 photographies publiées dans, Les Jeux de la Poupée, ouvrage illustré de textes de Paul Eluard, paru en 1949.



Statues, idoles, fétiches, poupées, peluches, marionnettes, mannequins (d'artiste, de science, de couture, de vitrine), automates, robots, androïdes ..., l'homme a conçu toutes ces représentations à son image. Il rivalise ainsi avec les mythes très anciens, repris par les grecs, des dieux qui ont modelé l'homme à partir de l'argile, et d'Aphrodite donnant la vie à Galatée, la statue d'ivoire dont le sculpteur Pygmalion est tombé amoureux. 

Les principaux relais de ces mythes sont, au XIX° siècle, l'un des Contes nocturnes (1817) d' Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, L'Homme au sable, où un homme tombe amoureux d'Olympia qui se révèle être un automate, mais également le roman gothique de Mary Shelley, Frankestein ou le Prométhée moderne (1818), avec la création d'un monstre rendu vivant. De nombreux autres récits du même genre verront le jour au XIX° siècle sous la plume de Jules Verne, Prosper Mérimée ou Edgar Poe ou encore Carlo Collodi, avec Pinocchio (1881). 
Le succès du conte d'Hoffmann ne se démentira pas, avec les adaptations en pièces de théâtre, ballets (Arthur Saint-Léon, Coppélia, 1870), opéras (Edmond Audran et Maurice Ordonneau, La Poupée, 1896, opéra qui marquera notamment Hans Bellmer), et films des débuts du cinéma dont ceux de Georges Méliès (1897, 1900 et 1908) ou Ernst Lubitsch (Die Puppe, 1919). 

Il y a ainsi, dans le thème de la Poupée, tout à la fois l'acte créateur, l'amour, la folie et la cruauté, et une certaine indistinction entre l'objet silencieux et immobile et l'automate articulé ou animé, voire rendu vivant. Dans les mises en scène, la Poupée est souvent cassée ou égarée et une vraie jeune femme la remplace et la mime, avant de se découvrir et d'aimer l'homme qui la désire.

Si la poupée peut évoquer le jouet de l'enfance et l'image de l'innocence, il sera avant tout pour les artistes mâles du XX° siècle, l'image de la jeune femme en tant qu'objet de fantasme, selon le concept repris par Freud de "l'inquiétante étrangeté" : objet sexuel offert, disponible, possédé, dessiné, photographié, construit, manipulé, mécanisé, recouvert, déshabillé, déconstruit (tête, mains, poitrine, sexe, jambes), disloqué, recomposé, représenté enceinte, aimé et violenté, dans une relation qui peut paraître choquante mais qui est révélatrice. 

A nouveau, il y aura là confrontation du corps de la poupée avec le corps de la femme vivante, voire remplacement de l'une par l'autre (exemple des expositions surréalistes où les modèles nus et vivants du vernissage cèdent la place à des mannequins dénudés pour le reste de l'exposition). Il y aura même parfois fusion des identités sexuelles et des corps de la poupée féminine et de l'artiste mâle (comme Pierre Molinier) ou femelle (comme Cindy Sherman).



POUR EN SAVOIR PLUS






- VILLON Jacques (1875-1963), Tiens ! Un confrère, vers 1900-1911,
mine graphite sur papier, 21,6x13 cm, Paris, MNAM.


- ATGET Eugène (1857-1927), Coiffeur, Boulevard de Strasbourg, Paris, 1912,
photographie positive sur papier albuminé d'après négatif sur verre au gélatino-bromure.

- ATGET Eugène (1857-1927), Corsets, Boulevard de Strasbourg, Paris, 1912,
photographie positive sur papier albuminé d'après négatif sur verre au gélatino-bromure.


- DE CHIRICO Giorgio (1888-1978), Hector et Andromaque, 1918,
huile sur toile, 100x70 cm, Houston, Menil Collection.

- DE CHIRICO Giorgio (1888-1978), Les Muses inquiétantes, 1918,
huile sur toile, 97x66 cm, Collection privée.


- HÖCH Hannah (1889-1978), Dada Puppen, 1916-1918,
tissu, laine, ficelle et perles, H: 60 cm.

 - TAEUBER-ARP Sophie (1889-1943), Marionnettes "abstraites" pour le Roi-Cerf, 1918,
l'artiste dadaïste posant en présence de son mari Jean Arp (1886-1966).


- KOKOSCHKA Oskar (1886-1980), La poupée Alma Mahler, 1918,
épreuves gélatino-argentiques,
poupée, à l'effigie grandeur nature de son amour perdu, que l'artiste fait réaliser en tissu,
 laine et bois, et avec qui il vit et sort pendant une année, avant de la détruire brutalement.
Une réplique de la poupée est exposée au Belvedere Museum de Vienne (Autriche).



- HAUSMANN Raoul (1886-1971), L'Esprit de notre temps, Tête mécanique, 1919,
marotte de coiffeur en bois et divers objets fixés dessus : gobelet télescopique, un étui en cuir, tuyau de pipe, carton blanc portant le chiffre 22, un morceau de mètre de couturière, un double décimètre, rouage de montre, un rouleau de caractère d'imprimerie
32,5 x 21 x 20 cm, Paris, MNAM.

- MAN RAY (1890-1976), Porte-manteau, 1920,
épreuve gélatino-argentique, 40,4x26,9 cm, Paris, MNAM.


- LUBITSCH Ernst (1892-1947), La Poupée, 1919, film allemand muet, 76 mn,
inspiré de l'Opéra d'Edmond Audran, lui-même tiré du Conte d'Hoffmann ;
la poupée, cassée est remplacée, à la livraison, par la fille de son créateur qui a servi de modèle (l'actrice, Ossi Oswalda).

- LANG Fritz (1890-1976), Metropolis, (1925-26) 1927,
film 35 mm, noir et blanc, muet (accompagné par la partition de Gottfried Huppertz, 1887-1937), 145 mn.
En 2026, la mégapole Metropolis est divisée en ville haute tenue par les riches dirigeants et en ville basse où les travailleurs font fonctionner les machines monstrueuses de la ville, dans des conditions pénibles et dangereuses.
Maschinenmensch, le robot du film, fabriqué à l'image de Maria pour semer le trouble parmi les ouvriers, est jouée par la même actrice (Brigitte Helm) qui revêt alors un costume métallique créé par le sculpteur Walter Schulze-Mitendorff (1893-1976).


- CALDER Alexander (1898-1976), Le Grand Cirque, 1926-1931,
performance de l'artiste animant les figurines en fil de fer et en bois articulé
d'un cirque miniature, sur fond de musique et d'effets sonores.
Matières diverses : fil de fer, bois, métal, tissu, fibre, papier, carton, cuir,
ficelle, tubes de caoutchouc, bouchons, boutons, sequins, boulons et clous, capsules
de bouteille, 137,2 x 239,4 x 239,4 cm, New York, Whitney Museum of American Art.

- CALDER Alexander (1898-1976), Le Grand Cirque, 1926-1931, détails.


- CALDER Alexander (1898-1976), Aztec Josephine Baker, vers 1929-1930,
fil de fer, 134,6x25,4x22,9 cm, New York, Calder Foundation.

- CALDER Alexander (1898-1976), Doll, vers 1945,
cure-pipes, tissu et fil, 19,05x9,83x5,08 cm.


- MAN RAY (1890-1976), Noire et blanche, 1926,
épreuve gélatino-argentique.

- MAN RAY (1890-1976), Lydia et les mannequins, 1932,
épreuve gélatino-argentique, Paris, MNAM.


- ALBERS Josef (1888-1976), Mannequins portant de la lingerie, vers 1930,
épreuve gélatino-argentique, 23,1x17 cm, Paris, MNAM.

- ALBERS Josef (1888-1976), Laissez parler les mains, 1930,
épreuve gélatino-argentique, 41x29,5 cm, New York, Salomon R.Guggenheim Museum.


- BRASSAI (1899-1984), Mannequins de vitrine, vers 1934,
épreuves gélatino-argentiques.


- BELLMER Hans (1902-1975), La Poupée, 1933-1936,
bois peint, papier mâché et différents matériaux, 61x170x51 cm, Paris, MNAM.
L'artiste manipule et met en scène la poupée dans des jeux érotiques d'emboîtement.


- Photographie montrant Hans Bellmer avec La Poupée, 1934,
épreuve gélatino-argentique.

- BELLMER HANS (1902-1975), Poupée, 1934,
18 photographies en noir et blanc d'une poupée mécanique en construction ou vêtue, accompagnées du titre, Poupée, variations sur le montage d'une mineure articulée, publiées dans la revue Minotaure n° 6, pp 6-31 en décembre 1934.

 - BELLMER HANS (1902-1975), linogravure du torse de la poupée, publiée dans le livre intitulé, La Poupée, 1936,
Paris, Editions GLM, traduit de l'allemand (Die Puppe) par Robert Valençay, imprimé en 100 exemplaires
 sur du papier rose avec dix photographies sur papier beige, 16,7x12,8x0,5 cm.
L'artiste imagine un système de rotation dévoilant un peep-show visible depuis le nombril et déclenché par une pression sur le mamelon.


- MAAR Dora (1907-1997), Sans titre (Main-coquillage), vers 1934,
épreuve gélatino-argentique, 37,5x27 cm, Paris, MNAM.

- MAAR Dora (1907-1997), Mannequin dans une vitrine, 1935,
épreuve gélatino-argentique, 28,7x22,7 cm, Paris, MNAM.


DALI Salvador (1904-1989), Buste de femme rétrospectif, 1933,
photographie de Man Ray, Exposition surréaliste, 1933, Paris, Galerie Pierre Colle.
Assemblage érotique et fantasmatique de l'artiste.

- Photographie de Denise Bellon, Dali portant le mannequin du chauffeur de Taxi pluvieux dans la Rue surréaliste,1938, 
Exposition Internationale du Surréalisme, 1938, Paris, Galerie des Beaux-Arts.

DALI Salvador (1904-1989 ), Taxi pluvieux, 1938, détail,
Exposition Internationale du Surréalisme, 1938, Paris, Galerie des Beaux-Arts,
voiture noire, mannequins, endives, salades (laitue et chicorée), escargots de Bourgogne vivants, système d'arrosage
une femme en robe du soir est conduite à l'Opéra en taxi par un conducteur au chapeau-requin ; elle est assise parmi les salades et les escargots.
Photographie de Denise Bellon. Une réplique de cette oeuvre est conservée au Théâtre-Musée Dali de Figueras.

- DALI Salvador (1904-1989 ), Nuit et Jour, 1939,
photographie de l'une des deux Vitrines du Grand Magasin de Bonwit Teller à New-York, 1939, avec un mannequin à la tête remplacée par des roses rouges et aux ongles poilus (en hermine) ; on remarque notamment, le Téléphone-homard (1935) et le Veston aphrodisiaque (1936).
La deuxième vitrine contenait des mannequins et une baignoire poilue, pleine d'eau et recouverte d'Astrakan avec laquelle l'artiste brisa la vitrine (après avoir cassé les mannequins à coups de pied) parce que l'on avait modifié son agencement dans la nuit. Il s'enfuit et fut arrêté et comprit ensuite le rôle que les médias pouvait apporter à sa célébrité.


- Rue surréaliste, détail (mannequins d'André Masson, Marcel Duchamp et Sonia Mossé), Exposition Internationale du Surréalisme, 1938, 
Paris, Galerie des Beaux-Arts, avec à côté de plaques émaillées portant des noms de rues (réels ou inventés), les 16 mannequins de vitrine détournés (dénudés ou recouverts d'objets) par les plasticiens et écrivains suivants (en partant de l'entrée) : Jean Arp, Yves Tanguy, Sonia Mossé, André Masson, Kurt Seligmann, Max Ernst, Joan Miro, Augustin Espinoza, Wolfgang Paalen, Salvador Dali, Maurice Henry, Man Ray, Oscar Dominguez, Léo Malet, Marcel Jean.

- SCHALL Roger (1904-1995), photographie de l'Exposition Internationale du Surréalisme, 1938,
avec l'Ultrameuble de Kurt Seligmann (1900-1962) et, à l'arrière, le Cadavre exquis d'André Breton (1896-1966).


- DUCHAMP Marcel (1887-1968), Mannequin de la Rue aux Lèvres, détail, 1938,
photographie de Man Ray, Exposition Internationale du Surréalisme, Paris, janvier-février 1938.
Marcel Duchamp a eu l'idée de cette scénographie de 16 mannequins de vitrine alignés, investis par les artistes, dont le sien, peu insolite. Le mannequin féminin a le buste vêtu d'une chemise, d'une cravate et du veston et chapeau de Marcel Duchamp. Les jambes sont nues et près du pubis, l'oeuvre est signée Rrose Sélavy.

- DUCHAMP Marcel (1887-1968), Mannequin de vitrine, avril 1945, 
à la boutique new-yorkaise Gotham Book Mart, pour la sortie du livre d'André Breton, Arcane 17, photographie de Arturo Schwarz.
Le mannequin féminin, sans tête, en petite tenue, un robinet vissé sur la jambe droite (double identité sexuelle), fît scandale. Il évoque les souvenirs des jeux de massacre de la foire Saint-Romain de Rouen, les collages de Max Ernst (La Femme 100 Têtes, 1930), les mannequins de l'exposition surréaliste de 1938 et préfigure le mannequin de  Etant Donnés..., 1946-1966.

- DUCHAMP Marcel (1887-1968), Vitrine du magasin Bamberger de Newark (près de New York), 1960, 
photographie de Jennifer Gough-Cooper,Philadelphie Museum of Art.

- DUCHAMP Marcel (1887-1968), Etant donnés : 1) la chute d'eau 2) le gaz d'éclairage
1946-1966, détail,
installation (type diorama) qui, par les œilletons aménagés dans une vieille porte de grange enserrée dans un mur, laisse entrevoir
 au-travers d'un trou dans un second mur de brique, une mannequin de femme nue couchée sur un lit de brindilles dans une pose impudique,
 le visage invisible, tenant dans la main gauche levée un bec de gaz allumé, sur fond de paysage champêtre en diorama,
technique mixte, 242,6x177,8x124,5 cm, Philadelphie, The Philadelphia Museum of Art.


- Max ERNST (1891-1976) posant avec ses poupées Kachina, New York, vers 1942,
photographie de James Thrall SOBY (1906-1979), New York, MoMA.
Les poupées Kachina représentent les esprits tutélaires de la culture indienne Hopi et Zuni du Nouveau-Mexique et de l'Arizona. Après les poupées africaines, les poupées Kachina ont marqué de nombreux artistes, dès les années 1920, comme Sophie Taueber-Arp, Marcel Duchamp ou André Breton.
Voir l'article de Geneviève Blons sur Sophie Taeuber-Arp et les mythologies des indiens Hopis


- BLUMENFELD Erwin (1897-1969), Mannequin, Amsterdam, vers 1932.

- BLUMENFELD Erwin (1897-1969), Model and Mannequin, 1945,
photo qui a fait la couverture du magazine, American Vogue, du 1er novembre 1945.


- SOMMER Frederick (1905-1999), Valise d'Adam, 1949,
tirage gélatino-argentique monté sur panneau, 238x189 cm, Fondation Frances Sommer, Londres/Berlin, Sprüth Magers.

- SOMMER Frederick (1905-1999), Aurelia, 1950.

- SOMMER Frederick (1905-1999), The Eatable Thief, 1950.


- BOUBAT Edouard (1923-1999), Mannequins de vitrine, Paris, 1948,
tirage gélatino-argentique.


- WARHOL Andy (1928-1987), Vitrine du Grand Magasin de Bonwit Teller, New York, 1955 et avril 1961,
à gauche, agencement de vitrine par Andy Warhol, employé du magasin, en 1955,
à droite, en 1961, exposition de 5 grandes peintures à la caséine sur toile, inspirées de la B.D. et des publicités des journaux, en arrière des mannequins présentant la mode des vêtements vendus dans le magasin, affirmant l'indistinction entre art et vie, et art et commerce.
Tout comme Jasper Johns, Robert Rauschenberg et James Rosenquist, Andy Warhol a été étalagiste et illustrateur pour le magasin.


  
OPPENHEIM Meret (1913-1985), Le Festin cannibale, 1959-60,
 E.R.O.S., Exposition inteRnatiOnale du Surréalisme, Paris, Galerie Cordier,
photographie noir et blanc témoignant de l'installation,
avec le buffet dressé sur le corps d'un mannequin nu au visage doré.

- LINDNER Richard (1901-1978), Poupée pain d'épices, sans date (vers 1970 ?),
peinture acrylique sur pain d'épices, 107x54 cm, Collection privée.


- MOLINIER Pierre (1900-1676), Jambes, 1960,
tirage gélatino-argentique, 17,6x12,6 cm.

- MOLINIER Pierre (1900-1676), Autoportrait avec masque et poupée, vers 1960,
tirage gélatino-argentique, 8,38x11,43 cm.



- KIENHOLZ Edward (1927-1994), Roxy's, 1960-1962,
"tableau" (installation environnementale), technique mixte, dimensions variables.
Reconstitution fantasmée d'une pièce de maison close de 1943 avec meubles, vêtements, objets et accessoires d'époque
 (notamment un juke-box en marche) montrant un aspect morbide,
 avec des personnages constitués de fragments de mannequins, d'objets et de mécanismes en marche ou manipulables.

- KIENHOLZ Edward (1927-1994), The Birthday, 1964,
technique mixte (peinture, fibre de verre, mannequins, objets ...), 213,4x304,8x152,4 cm, Stuttgart, Staatsgalerie,
évocation de la solitude, de la peur, de la violence, de la douleur et de la force de l'enfantement.


- WILSON May (1905-1986), Untitled (doll wrapped in gray fabris), vers 1966,
tecnique mixte, 10,8x61x20,6 cm.

- WILSON May (1905-1986), Wrapped Doll (cat's cradle), 1972.


- ARMAN (1928-2005), Le Village des damnés, 1962,
accumulation de poupées dans une vitrine, 53x21x28 cm.

- ARMAN (1928-2005), Vénus, 1972,
torse en résine avec inclusion de poupées, 88x36x27 cm.


- DE SAINT PHALLE Niki (1930-2002), La Mariée ou Eva maria, 1963,
grillage, plâtre, dentelle encollées, jouets divers peints (poupées, baigneurs en plastique, fleurs artificielles, objets de pacotille), 226x200x100 cm, paris, MNAM.
Avec ses poupées blanches et raides des années 1963-64 (Mariées, Mères dévorantes, Déesses) puis ses Nanas, femmes aux formes généreuses, dotées d'un prénom, de plus en plus colorées (tissu et laine puis peinture sur polyester), libres, joyeuses et dansantes, l'artiste traduit les différents statuts sociaux de la femme, tour à tour marié, déesse, femme enceinte et mère, prostituée et sorcière.

- DE SAINT PHALLE Niki (1930-2002), Elisabeth, 1965,
résine synthétique sur armature métallique, 230x90x146 cm, Strasbourg, Musée d'art moderne et contemporain.


-DE SAINT-PHALLE Niki, TINGELY Jean, ULTVEDT Per Olof, Hon-en-katedral (Elle, en cathédrale), 1966, 
oeuvre détruite, 26x13x14 m, (cinéma, bar, planétarium…), Suède, Stockholm, Moderna Museet.
"La NANA étendue était enceinte et en empruntant une série d'escaliers, on pouvait accéder à une terrasse sur son ventre, d'où l'on avait une vue panoramique sur les visiteurs qui s'approchaient et sur ses jambes peintes de couleurs vives. Il n'y avait rien de pornographique dans la HON même si l'on y entrait par son sexe (...)Elle était là comme une grande Déesse de la fertilité, accueillante et confortable dans son immensité et sa générosité. Elle reçut, absorba, dévora des milliers de visiteurs. La joyeuse et géante créature représenta pour beaucoup de visiteurs comme pour moi le rêve du retour à la Grande Mère. Des familles entières avec leurs enfants, leurs bébés, vinrent la voir. La HON eut une vie courte mais pleine. Elle exista pendant trois mois et fut détruite. Car la HON, qui remplissait l'espace du grand hall du musée, n'avait jamais été prévue pour y rester. Des mauvaises langues dirent que c'était la plus grande putain du monde parce qu'elle accueillit 100.000 visiteurs en trois mois. Un psychiatre de Stockholm écrivit dans un journal que la HON changerait les rêves des gens pour les années à venir. Le nombre des naissances augmenta à Stockholm l'année suivante, cela fut attribué à la HON ! La HON avait quelque chose de magique. Près d'elle on ne pouvait que se sentir bien. Tous ceux qui l'approchaient ne pouvaient s'empêcher de sourire. ", lettre de l'artiste, automne 1966.

- DE SAINT PHALLE Niki (1930-2002), La Toilette, 1978,
femme (160x150x100 cm) et table de toilette (126x92x8 cm), papier mâché peint et objets divers, Nice, MAMAC.


- KUHN-WEBER Martha (1903-1990), Poupées, années 1960,
l'artiste allemande qui réalise des poupées dès 1951 s'installe à Paris en 1965.


- AEPPLI Eva (1925-2015), Groupe de treize (Hommage à Amnesty international), 1968,
soie, kapok, coton, velours, fer, bois, Paris, MNAM. 
L'artiste suisse réalise des sculptures textiles qui sont des poupées grandeur nature. La plupart d'entre elles, isolées ou en groupe, traduisent le désespoir et la tragédie humaine (prisonniers, déportés, victimes). Elle collabore vers 1990 avec Tinguely (dont elle a été l'épouse), notamment pour Cyclop.

- AEPPLI Eva (1925-2015), Les cinq veuves, vers 1969,
soie, coton, kapok, Bâle, Musée Tinguely.


- JONES Allen (né en 1937), Human Furniture series, 1969,
Porte-manteau (190,5x107x33 cm), Chaise (78x96x57 cm ) et Table (61x160x76 cm) anthropomorphiques,
fibre de verre peinte, résine, plexiglas et accessoires sur mesure.

- JONES Allen (né en 1937), Secretary, 1972,
technique mixte, 99x47x77 cm chaque.