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lundi 31 octobre 2016

607-EUGÈNE DEGAND (1829-1911), PHOTOGRAPHE À NICE-1


- DEGAND Eugène (1829-1911), Nice, Le Port, tirage vers 1883-1887,
carte cabinet, tirage albuminé de 15x9,6 cm contrecollé sur carton épais de 16,5x10,9 cm,
Collection personnelle.
[N.B. : les recherches ultérieures montreront que la prise de vue peut être datée vers 1872-74].


Dernière mise à jour de cet article : 06/03/2023

Un article rédigé en collaboration avec plusieurs descendants de la famille 
dont Dominique Séraphin.




- Eugène DEGAND (1829-1911)


LILLE

Eugène Degand est né à Lille au 16, rue des Tanneurs, le 7 octobre 1829. Il est l’un des 9 enfants de Degand Magloire Joseph, peintre [en bâtiments] (né le 8 mars 1802 à Tournai, Pays-Bas puis Belgique) et d’Ysabelle Dupire, couturière (née le 5 décembre 1800 à Bernissart, Pays-Bas puis Belgique) qui se sont mariés à Lille le 15 novembre 1826.  

Les autres enfants du couple sont également natifs de Lille :

- Isabelle Degand, née le 14 décembre 1822 (avant le mariage de ses parents (?) ; acte de naissance non retrouvé ; rentière et domiciliée à Paris, 9ème, elle se mariera à 46 ans, à Paris, le 24 décembre 1868, avec Pierre Paul Auguste Chabat, architecte, 41 ans, né le 21 février 1827 à Paris, 2ème).

- Julie Constance Degand, née au 23, rue de la Comédie, le 1er novembre 1827,

- Jules César Degand, né au 16, rue de Béthune le 8 février 1834 mais qui décède malheureusement à 5 semaines le 17 mars 1834, 

- Elise Cécile Degand, née au 16, rue de Béthune le 9 mai 1835 mais qui décède malheureusement à sept mois, le 31 décembre 1835,

- Elise Julie Degand, née au 16, rue de Béthune le 28 octobre 1836 (qui, sans profession, se mariera à 32 ans, à Lille, le 14 octobre 1869, avec Louis Alfred Théodore René Portait, 34 ans, commis négociant, né le 26 mars 1835 à Strasbourg),

- Marie Henriette Degand, née au 16, rue de Béthune le 1er septembre 1838 (qui, sans profession, se mariera à 31 ans, à Lille, le 5 octobre 1869, avec Charles Désiré Henri Riquez, 34 ans, commis négociant, né le 26 mars 1835 à Strasbourg),

- Emile Achille Degand, né au 16, rue de Béthune le 2 mars 1841 (il expose au Salon parisien de 1863, 1868 et 1869 ; il est élève à l’Ecole centrale d’architecture de Paris de 1865 à 1868 ou 1869 puis, architecte, se marie à 28 ans, à Lille le 15 juin 1869, avec Louise Laure Douez, 21 ans, marchande d’articles de blanc, née le 2 juillet 1847 à Wazemmes, banlieue de Lille – architecte à Lille puis Paris, il décédera à Paris (14ème), le 4 juin 1922, âgé de 81 ans),

- Marie Adolphine Degand, née au 16, rue de Béthune le 27 novembre 1844.


LILLE, PARIS ET ALGER

Eugène Degand suit une formation de peintre auprès de son père, des années 1840 au début des années 1850 puis passe, à 25 ans, le concours d'entrée à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1855. 

A cette occasion, il demande une aide financière au Conseil Général du Nord qui reconnaît ses capacités et relève qu'il "montre d'heureuses dispositions" mais lui refuse la bourse départementale car "son père est étranger [né aux Pays-Bas] et lui-même, lors du tirage au sort [en 1850], a demandé à être dispensé de concourir au recrutement de l'armée".

Accomplit-il une année d’études aux Beaux-Arts de Paris ? Le 29 mai 1856, "Eugène Emile Joseph Degand, âgé de 26 ans, 1m 70, peintre d’Histoire, demeurant à Paris, rue Fontaine St-Georges, 14", obtient un passeport à la Préfecture de Police de Paris pour se rendre en Algérie. 

Il arrive, via Marseille, à Alger le 2 juin 1856 où il séjourne 4 mois. Il se rend en novembre, via Batna, à Biskra et ne quitte l’Algérie qu'en janvier 1857.

Il semble avoir réalisé plusieurs peintures orientalistes pendant son séjour algérien (paysages urbains et naturels, scènes de genre) et probablement exécuté de nombreux dessins (préludes à de futures peintures). Dès le printemps 1857, il expose au Salon parisien (Palais de l’Industrie) un tableau intitulé, La rue du Diable à Alger.

Il participe à huit salons entre 1857 et 1868 : Salons parisiens de 1857 ; 1859 ; 1863 (avec son frère Emile) ; 1865 et 1868 ; Exposition Universelle de Metz en 1861 : Exposition des Beaux-Arts de Toulouse au printemps 1862 et de Lille l’été 1866. 

Il expose de rares portraits, scènes de genre et allégories mais surtout des paysages orientalistes (Alger, Biskra et Sahara, Algérie ; Istanbul, Turquie) et italiens (Venise, Naples), parfois rapprochés par la critique de ceux de Félix Ziem. 

Ses tableaux sont peints à l'huile sur toile ou panneau de bois (souvent de petits formats) qu'il signe, "Degand", "Eugène Degand", "Eug. Degand" ou encore "E. Degand", généralement en bas et à gauche.

La mention "élève de son père", est précisée dans les catalogues de Toulouse (1862), de Paris (1868) et d'ouvrages publiés en 1870 et 1882. Aucun document n’atteste cependant la carrière artistique du père, ce dernier étant successivement dit "peintre" (en 1826 et 1827), "badigeonneur" (en 1829, 1834 et 1835), "peintre" (en 1836), "peintre en bâtiments" (en 1838, 1841, 1844, 1866), "entrepreneur de peinture" (en 1868) et enfin "marchand de nouveautés" (lors de son décès le 3 avril 1869, à Lille, au 16, rue de Béthune, âgé de 67 ans) (actes d’état civil, Archives Départementales du Nord).

Voici une première liste des œuvres d’Eugène Degand, datant des années 1850 et 1860 : 

- Autoportrait, signé et daté en bas à gauche de 1854 (à 24 ans), huile sur panneau de 18x23 cm, Collection privée (vente Ebay 2017 ; voir cet article du blog) ; cet autoportrait semble avoir été précédé de deux autres, l’un vers 13 ans et l’autre vers 20 ans (Collection privée),

- La Rue du Diable à Alger, exposée au Salon de Paris de 1857 (Explication des ouvrages…, Salon de 1857 p 85 ; Dictionnaire général des artistes de l’Ecole française, vol. 1, 1882, p 375Gallica),

- Arabes, 1859, huile sur toile signée et datée (Catalogue de vente de l'Hôtel Drouot en 1910, n° 11 p 4, sur Gallica),

- Campement de nomades dans la plaine d'El-Outaïa (Sahara), exposée au Salon de Paris de 1859 (Explication des ouvrages…, Salon de 1859 p 97 ; Dictionnaire général des artistes de l’Ecole française, vol. 1, 1882, p 375, Gallica),

- Le marabout Sidi-Barkate, aux environs de Biskra, exposée au Salon de Paris de 1859 (Explication des ouvrages…, Salon de 1859 p 97 ; Dictionnaire général des artistes de l’Ecole française, vol. 1, 1882, p 375, Gallica),

- Brodeurs algériens, vers 1859 (Bibliographie de la France, 1859 p 318),

- Une boutique de marchand de tabac à Alger (Catalogue de l’Exposition Universelle de Metz de 1861 p 29),

- L’Empire, c’est la paix (esquisse allégorique) ; sur un socle élevé, l’Empereur guidé par la Justice, la fière Thémis rappelant l’âge d’or (Catalogue de l’Exposition Universelle de Metz de 1861 p 29),

- Le marché à la viande de Biskara (Biskra, Algérie) (Exposition des Beaux-Arts de Toulouse, 1862, Catalogue en PDF, n° 87 p 40, Explication des ouvrages…, Salon de Paris de 1863 p 67, Explication des ouvrages…, Salon de 1866 pp 45-46, Dictionnaire général des artistes de l’Ecole française, vol. 1, 1882, p 375, Gallica, et Exposition des Beaux-Arts de Lille en 1866, Le Bourgeois de Lille du 5 août 1866 sur Gallica et Catalogue de l'Exposition pp 45-46 sur Gallica),

- Halte de cavaliers (arabes), sans date, huile sur panneau de 23x37 cm, Collection privée (vente Artnet),

- Repos des bédouins à l'oasis, le soir, sans date, huile sur toile de 22x16,5 cm, Collection privée (vente Artnet),

- Les Bateaux pêcheurs près de Naples (Explication des ouvrages…, Salon de 1865 p 79, Exposition des Beaux-Arts de Lille en 1866 [Le Bourgeois de Lille du 5 août 1866 sur Gallica et Catalogue de l'Exposition de Lille pp 45-46, sur Gallica], Dictionnaire général des artistes de l’Ecole française, vol. 1, 1882, p 375Gallica),

- Constantinople (Exposition des Beaux-Arts de Lille en 1866 pp 45-46, sur Gallica), peut-être l’une des deux toiles ci-dessous, 

- Les Rives du Bosphore, sans date, huile sur toile de 14x25,5 cm, du Musée des Beaux-Arts de Cordoue (Wikimedia), 

- Paysage de Turquie, sans date, huile sur toile de 38x66,5 cm (vente Artnet),  

- Le Molo (place Saint-Marc), Venise, sans date, huile sur panneau de 15,5x23,6 cm (Catalogue 2007, Academia Fine Art, Venise, la Serenissima, p 34-35, PDF en ligne),

- Le Matin (Exposition des Beaux-Arts de Lille en 1866 [Le Bourgeois de Lille du 5 août 1866 sur Gallica et Catalogue de l'Exposition de Lille pp 45-46, sur Gallica],

- La Jeune mère (Explication des ouvrages…, Salon de 1868, p 85, sur Gallica, et Dictionnaire général des artistes de l'Ecole française, vol. 1, 1882, p 375, Gallica).

- Trois Femmes dans un intérieur, sans date, huile sur panneau, 30,48x22,86 cm, Collection privée,

-Trois femmes et un perroquet (même œuvre que la précédente ?), sans date, huile sur panneau, 31,2x23,7 cm, Collection privée,

- Diptyque, Cavalier et Amazone, sans date, huile sur toile de 41x33 cm, Collection privée (cité dans la Succession Chabat,1892, Notice de la vente, p 3 et vente Artnet),

- Dessins (?), Paris, BnF (Richelieu - cote SNR-3),

- Minaret au Caire (?), sans date, huile sur toile signée en bas à gauche, 46x34 cm, toile d'origine de la Maison Blanchet (Paris, dès 1851), étiquette de Salon sur le cadre, n° 430 (vente du 15 juin 2018 à Drouot, n° 204 ; voir Interenchères).

- Les roches de Fontainebleau, sans date, huile sur panneau, signée en bas à gauche, 26x37 cm, accidents au cadre (vente du 15 juin 2018 à Drouot, n° 204 ; voir Interenchères). Cette toile évoque le style et les thèmes de l'Ecole de Barbizon.

- Œuvre attribuée à Eugène Degand, Figure de harem au turban, sans date, huile sur toile, 24x19 cm, toile de la Maison Blanchet (Paris, dès 1851), petits accidents (vente du 15 juin 2018 à Drouot, n° 204 ; voir Interenchères 2018 puis la vente Ebay du 29 mai 2019).


- DEGAND Eugène (1829-1911), Les Rives du Bosphore, sans date,
huile sur toile, 14x25,5 cm, Cordoue (Espagne), Musée des Beaux-Arts.

Voir des peintures d'Eugène Degand sur : Artnet



Eugène Degand a-t-il voyagé dans les années 1860 en Turquie, en Italie et à nouveau en Algérie ? Une photographie de Constantine (Algérie) lui est attribuée (BnF).

Eugène Degand est un peintre né à Lille et vivant à Paris comme précisé dans les catalogues des expositions : au 44, rue Montmartre en 1857 puis au 12, rue de Seine (6ème) dès 1859. Des ouvrages des années 1870 et 1880 affichent encore cette dernière adresse (Annuaire de la Gazette des Beaux-Arts de 1870 et 1872 p 21 ; Dictionnaire général des Artistes de l’Ecole française, 1882, TI, p 375. Son adresse niçoise n’est jamais évoquée.


- DEGAND Eugène (1829-1911), Autoportrait, vers 1870 (à 40 ans),
Collection privée.




NICE

Dès les années 1860, Eugène Degand fait des saisons d’hiver à Nice où il ouvre un atelier de peinture puis, quelques années plus tard, de photographie.

Les annuaires (Archives Départementales des Alpes-Maritimes numérisées et en ligne) témoignent de la présence d'Eugène Degand à Nice dès 1864 (installation de 1863) et cela comme "peintre de genre" au n°18, place Saint-Etienne, dans un quartier en pleine urbanisation et restructuration, ce qui va entraîner à plusieurs reprises, sans qu'il déménage, le changement de nom ou de numéro de son adresse.

Il est témoin de mariages à Nice, en tant que "peintre", en décembre 1865 et mars 1866.

Lors du recensement de population de la Ville de Nice effectué en 1866, Eugène Degand est dit "peintre, âgé de 35 ans" [36 ans] et vit au 21, boulevard Longchamp, adresse qu'il partage avec sa sœur Julie Constance Degand, "âgée de 37 ans [38 ans], "négociante [en lingerie]". La présence de cette dernière, "marchande lingère" est également attestée à Nice dès 1864 (Le Petit Journal du 12 juin 1864 p 3).

Le 29 octobre 1866, Eugène Degand, "peintre, âgé de 37 ans", domicilié à Lille au 16, rue de Béthune (adresse de ses parents), fils de Magloire Joseph Degand, peintre en bâtiments, âgé de 64 ans et d’Isabelle Dupire, marchande de nouveautés, âgée de 65 ans, se marie à Lille, avec Maria Louise Lescroart (née le 8 avril 1847), modiste, âgée de 19 ans et habitant 80, rue des Postes à Lille (Archives départementales du Nord numérisées et en ligne). 

Ensemble, ils vont avoir une fille, Eugénie Louise, qui naît à Lille le 2 novembre 1868 au 80, rue des Postes. A cette date, Eugène Degand, "peintre", est dit "momentanément absent" (en saison à Nice ?). 

C'est à Lille qu'Eugène Degand a rencontré sa future femme et s'est marié. La naissance de sa fille à Lille y implique un nouveau séjour. Il est donc probable qu'Eugène Degand alterne, à cette époque, les saisons d'hiver à Nice et des séjours à Lille et Paris.


- DEGAND Eugène (1829-1911), Nice, Le quai Masséna, détail, vers 1869-1870.
La vue montre Eugène Degand et son épouse Maria.
Tirage albuminé de 15x9,6 cm contrecollé sur carton de 13x7 cm, Collection personnelle.



La famille quitte Lille pour s'installer définitivement à Nice vers 1869. 

Si Eugène Degand continue à photographier les sites de la Riviera (de Hyères à Gênes), il entame, dès les années 1869-1871, des saisons d’été en Bourbonnais (Vichy et ses environs) et en Savoie (Aix-les-Bains, Annecy et leurs environs).

L'Indicateur des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de 1869 (de Léon Affairous) cite, pour la première fois, dans la liste des "photographes" niçois, "Degand E., rue Longchamp, 4". Les autres annuaires niçois, de 1869 à 1872, citent pour leur part, "Degand, peintre, place St-Etienne, 18".

Dans un passeport délivré à Nice le 1er juin 1871 et lui permettant de se rendre à Lille, "accompagné de sa femme, âgée de 25 ans [24 ans et enceinte] et d’un enfant âgé de deux ans », Eugène Degand est dit "photographe, demeurant à Nice, rue Paradis, 6".

C'est cependant à Nice au 3, avenue de la Gare (!?) que naît leur second enfant, Emile Arsène Degand, le 4 novembre 1871, Eugène Degand étant qualifié de "peintre" dans l’acte de naissance.


- DEGAND Eugène (1829-1911), Le square Masséna, détail, vers 1873,
Eugène à droite (44 ans), sa femme Maria (26 ans) et sa fille Eugénie Louise à gauche (4 ans et demi environ),
son fils Arsène Emile (1 an et demi environ) dans les bras de la domestique, en arrière, sur le banc,
détail d'une photographie extraite de l'album, Nice et ses environs, vers 1875, fol. 8, 
Paris, BnF (voir sur Gallica).



Il faut attendre 1873 pour que le nom d’Eugène Degand apparaisse dans les annuaires niçois avec les qualifications de "peintre" et de "photographe", suivies de deux adresses proches de la place Saint-Etienne (liste professionnelle et liste des habitants) : son atelier et sa résidence, situés derrière la pension Millet, rue Saint-Etienne, au nord de la place éponyme (nouvelle dénomination de la rue Longchamp), et son magasin, 6 rue Paradis, près le Jardin-Public, au sud de la place Saint-Etienne. 

L'ouverture du magasin d'Eugène Degand au 6, rue Paradis est cependant antérieure à 1872 (annuaire de 1873) car l'un des témoins de l'acte de naissance de son fils Emile Arsène en novembre 1871 est Gustave Gaffié, gantier au 7, rue Paradis. 

Eugène Degand, "photographe", est de plus cité au 6, rue Paradis dans les listes électorales de la Ville de Nice dès 1871, ce qui implique une installation au plus tard en 1870. Enfin, il est cité "rue Paradis" dès la nouvelle édition du Guide de Nice et Les Promenades de Nice de 1869-70 d'Emile Négrin (page 53). Il est possible qu'il succède à cette adresse au magasin d'Honoré Ardisson dont la devanture a été installée en août 1868 dans la Maison Sauvan ; cette dernière occupe toute la partie nord-est de la rue Paradis et l'angle de la rue Masséna (Archives Municipales, 2T28-302).

Le Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de D. Boistier de 1874 met en évidence ses deux fonctions de peintre et de photographe et ses deux adresses :

- "Pastorelli (rue) - Rue Saint-Etienne (derrière la Pension Milliet), Degand, peintre-photog., 1er étage" et "Paradis (rue) - 8, Degand, peintre photographe" (rubrique par rue), 

-"Degand (E.), portraits en tous genres, rue Pastorelli (derrière la pension Milliet) - Vues de Nice et ses environs, magasin, rue Paradis, 6, près le Jardin-Public" (rubrique des "Photographes") 

- et "Degand (E.), rue Paradis, 6 (Spécialité de vues de Nice et de ses environs pour albums et stéréoscopes, grands panoramas, grand assortiment de vues non collées. Nota - On opère à domicile, villas, hôtels, portraits après décès" (rubrique des "Vues photographiques"). 

Un encart est de plus présent dans l’appendice publicitaire (ci-dessous).


- Publicité pour le peintre et photographe Eugène Degand, parue dans l’appendice du
 Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de D. Boistier de 1874.




La mention de "peintre" qualifiant Eugène Degand reste pour sa part présente dans les annuaires jusqu'en 1877 et au revers de ses cartons-photos jusqu'en 1883. Il est cependant à nouveau qualifié de "peintre" en 1891 (Tableau municipal de recensement de la classe 1891 de son fils Emile Arsène). Certains de ses tableaux réalisés à Nice sont datés de "1902" dont des reprises de tableaux vendus par le passé.

Peu de ses œuvres peintes sont des vues de Nice (La Baie des Anges, Le Port) mais il existe des vues de la côte méditerranéenne dépourvues de titre (marines, pinèdes), de plus nombreuses vues de Saint-Martin-Vésubie et de ses environs (Venanson, vallon de Boréon, à 75 km au nord de Nice) où il semble avoir passé certains étés, et quelques portraits de famille (peints ou dessinés d’après photographie).


- DEGAND Eugène (1829-1911), Autoportrait en habits orientaux, seconde moitié des années 1870,
Collection privée.




Vers 1873-1874, l'adresse de son atelier/résidence change de dénomination (le changement est attesté dès 1873 mais n'est visible sur les plans de Nice qu'en 1882), une portion de la rue Saint-Etienne devenant une prolongation de la rue Pastorelli ("rue Pastorelli-Saint-Etienne" ou "rue Pastorelli prolongée"). 

L'atelier affiche, à nouveau, "rue Pastorelli, derrière la pension Milliet" pour "M. Degand, professeur de peinture" dans le guide d'Alexandre Lacoste, Nice pratique et pittoresque (1876), et le numéro "10, rue Pastorelli" dans le recensement de la Ville de Nice de cette même année. Il affiche ensuite fin 1876 (Maison Cosse), le numéro "20, rue Pastorelli" (arrêté du 29 novembre 1876, Archives Municipales, 2T51-301 ; liste professionnelle et liste des habitants de l'annuaire de 1877), le numéro "14, rue Pastorelli" en 1881 (recensement de 1881) puis le numéro 24, rue Pastorelli au plus tard en 1883 (annuaire de 1884). 

Eugène Degand occupe en fait un local de la maison Causse (propriétaire Joseph Causse), sise ruelle des Prés, qui prend successivement le nom des artères principales. Dans le recensement de la Ville de 1881, il y apparaît avec sa femme "Marie, photographe" (alors qu'elle est dite "sans profession" à la naissance de leur fils Emile en 1871), ses deux enfants, Eugénie et Emile, et une domestique.

Son magasin affiche pour sa part le n° 8 rue (de) Paradis vers 1881-1882. Ce changement est attesté dès 1883 dans les listes électorales et dans les annuaires mais il est déjà présent dans le Plan-Album de Nice de 1881-82 et de 1882-83, même si le Guide Nice en poche du Dr F. Rouget, paru en 1883, affiche encore le n° 6.


- DEGAND Eugène (1829-1911), Encart publicitaire publié dans l'Annuaire niçois de 1879, page 232.




Au début des années 1880, Eugène Degand est l’une des très nombreuses victimes de détournement de fonds et de faux en écriture de la part de l’agent de change Joseph Barraïa et de son comptable Moïse Colonna. La retentissante affaire est jugée par la Cour d’Assises des Alpes-Maritimes au Tribunal de Nice du 3 au 7 d’août 1885 et "Eugène Degand, âgé de 56 ans, photographe", témoigne à la barre le 5 août (Le Petit Niçois du 4 au 8 août 1885).

Une petite annonce publiée dans L'Eclaireur du Littoral du 15 juin 1886, révèle que le photographe se consacre également au commerce d'antiquités : "Achat de meubles Anciens - Tableaux et Antiquités - Degand - Nice. - 8, rue Paradis, 8. - Nice".


- DEGAND Eugène (1829-1911),  Le magasin de photographie Degand, rue Paradis, fin des années 1880,
avec Maria Louise Lescroart, épouse Degand, et Eugénie Louise Degand sa fille (devant la porte ouverte),
 accompagnées de deux employés,
Collection privée.




La mère d’Eugène Degand, sans profession, décède à Lille, à son domicile du 12, rue Jeanne-d’Arc, le 31 octobre 1888, âgée de 87 ans et onze mois.

A la fin des années 1880, plusieurs numéros sont désormais mentionnés pour les magasins d'Eugène Degand, les 5, 6 et 8 rue Paradis devenant 6 et 7 dans les années 1890. L'adresse de son atelier devient pour sa part le 14, rue Pastorelli (prolongée) dès 1887 (annuaire de 1888) puis le 14, rue Cotta dès 1889 (annuaire et liste électorale de 1890, actuelle rue Maréchal-Joffre). 

A ses 20 ans (classe 1891), le fils d’Eugène Degand, Emile Arsène est dit "photographe, fils d'artiste peintre". Du fait d'une hernie, il est affecté au service militaire auxiliaire (de 1892 à 1895 ?).

En 1896, Eugène Degand emménage avec sa famille dans un nouveau domicile situé au 20, rue Saint-François-de-Paule et abandonne son atelier du 14, rue Cotta. 


Plan de la Ville de Nice dressé par Mr François Aune, architecte, détail, 1882,
BnF, Paris, collections numérisées et en ligne sur Gallica,
avec au centre (du sud au nord) le Jardin public, la rue de Paradis avec le magasin d'Eugène Degand,
la place Saint-Etienne et la rue Lonchamp découpant un premier triangle avec
la Pension Millet, et à l'arrière, l'atelier d'Eugène Degand, sur un tronçon de rue nommé alors
rue Pastorelli (et qui sera fusionné en 1890 avec la rue Cotta plus à l'ouest) ; 
voir le plan en détail sur Gallica.bnf : Plan de 1882,
et le comparer au plan de 1865 sur Gallica.bnf : Plan de 1865,
puis au plan des années 1890 sur Gallica.bnf : Plan des années 1890.


- DEGAND Eugène (1829-1911), Portrait de la Famille Degand, années 1890,
avec de gauche à droite, Emile Arsène Degand, Eugène Degand, 
Eugénie Louise Degand et Maria Louise Lescroart, épouse Degand,
Collection privée.




Les deux enfants d'Eugène, sa fille "L. Degand" (Eugénie Louise) et son fils "A. Degand" (Emile Arsène), s'occupent respectivement (employés) dès 1896 et 1897 du magasin d'appareils photographiques au n° 7 et du magasin de photographie au n° 6.  

La fiche militaire d’Emile Arsène signale ce dernier à Londres le 1er mars 1899, "chez Chastelin Bontoy, Road Balham". Voici d'ailleurs le passage d’une lettre datée du 10 mars 1899 de Maria Degand, sa mère, à Charles Lescroart [1859-1927 ; frère de Maria et oncle d’Emile Arsène], évoquant la situation, "Je viens à l’instant de recevoir une lettre d’Emile, il est à Londres en ce moment pour apprendre l’anglais. Il nous a quittés il y a deux mois environ [janvier 1899] en pleine saison, sans s’inquiéter si son père pourrait le remplacer, nous avons voulu le raisonner mais il n’y a pas eu moyen de lui faire entendre raison, il est à la recherche d’une position quand il avait à la maison tout ce qu’il fallait pour gagner de l’argent. Je vous assure qu’Eugénie est bien fatiguée, le magasin lui donne beaucoup de peine, c’est trop pour une femme, nous avons essayé plusieurs employés, nous avons été obligés de les renvoyer". Emile Arsène rentre de Londres après quelques mois. Sa fiche militaire le signale à Nice le 20 septembre 1900, rue Saint-François-de-Paule.

Maria, sa mère (et épouse d’Eugène Degand) décède malheureusement le 25 septembre 1900, à l'âge de 53 ans.

Eugénie Louise, âgée de 33 ans (Lille 2 septembre 1868) et domiciliée au n° 7, rue Paradis, se marie à Nice, le 3 décembre 1901, avec Eloi Banliat, 43 ans, chemisier au 23, avenue de la Gare (né le 1er décembre 1858 à La Rochefoucauld, Charente), veuf de Marie Marguerite Brezol (Paris 16 septembre 1860-Nice c.16 août 1900, qu’il avait épousée à Nice le 19 avril 1884).  

L'un des témoins du mariage est son oncle maternel, Louis Adolphe Lescroart (Lille 5 juin 1854-La Madeleine 19 septembre 1925), photographe à Lille (depuis la fin des années 1870, au 47, rue Constantine en 1877 puis au 88, rue Nationale vers 1878 et dès 1889 au 46, rue de l'Hôpital militaire). Les époux Banliat auront deux enfants, Francis Louis Eugène Banliat, né à Nice le 17 août 1903 et Claude Banliat, né en1907 (où ?) et décédé à Nice le 3 juin 1945.

Fin décembre 1903-début janvier 1904, Eugène Degand reçoit à Nice son beau-frère Charles Lescroart (1859-1927) et sa seconde épouse, lors de leur voyage de noces.

Emile Arsène Degand signe des portraits photographiques réalisés dans l’atelier paternel niçois en 1901. Sa fiche matricule militaire le signale ensuite rue d’Orléans à Oran (Algérie) en mars 1902 puis au 13, rue d’Antibes à Cannes en juillet 1904. Il occupe en effet un magasin de vente d’appareils photographiques, ouvert par son père à cette dernière adresse. Âgé de 33 ans, il se marie le 30 mai 1905 à Nice, avec Julie Erminie Garavaglia, âgée de 24 ans, sans profession (née le 12 octobre 1880 à Turbigo, province de Milan, Italie). Le couple ne semble pas avoir eu d’enfant. 

Au plus tard en 1905 (annuaire de 1906), Eugène Degand quitte son domicile du 20, rue Saint-François-de-Paule pour le laisser à la famille de sa fille et il prend un appartement dans la Villa Beau-Site au 4, Montée Carabacel. Son nom, présent dans la "Liste générale des principaux photographes" publiée par la Société de Photographie de Toulouse de 1897 à 1905, disparaît de la liste professionnelle des annuaires niçois en 1906 et de la liste des particuliers en 1909. 

Eugène Degand a en effet laissé ses magasins de la rue Paradis à sa fille et son gendre dès 1902 (annuaire de 1903). Banliat-Degand, marchand d'appareils photographiques, demande d’ailleurs, en 1904, l’autorisation de peindre la devanture et l'inscription de son magasin au 7, rue Paradis. L’affaire sera conservée par la famille jusqu'en 1912 puis cédée au photographe Charles Coli. Edouard Banliat décédera à Nice (au 19, avenue des Fleurs) le 19 juin 1920, âgé de 61 ans, et son épouse Eugénie Degand, le 1er avril 1943, âgée de 74 ans.

Eugène Degand a d’autre part laissé son atelier cannois, créé fin 1903 ou début 1904 (vitrine portant, "E. Degand"), à son fils Emile Arsène (A. Degand), en 1904 ou 1905. L’atelier apparaît dans les listes professionnelles des annuaires cannois, à la rubrique "Appareils photographiques" et parfois dans la liste des habitants, au nom de "Degant" (sic) au 13, rue d'Antibes, de 1906 à 1913, puis au nom de "Degand" au 65, rue d'Antibes (avec le domicile au n° 67), de 1914 à 1920/21. Son nom disparaît ensuite des annuaires. Emile Arsène est réformé lors de la Première Guerre Mondiale, en décembre 1914 et signalé, de 1915 à 1918, à Rio de Janeiro (Brésil), comme représentant de commerce. Il ouvre ensuite une maison de commerce qu’il conserve jusqu’en 1930 environ. Il semble s’être séparé de son épouse et avoir ensuite refait sa vie. Il est décédé après 1935.

"Degand [Eugène], Nice" est signalé en cure à l’Hôtel du Midi d’Aulus-les-Bains (Pyrénées ariégeoises) en août 1905 (Le Journal d’Aulus du 10 août 1905 p 3).

Eugène Degand décède à Nice le 8 octobre 1911, à l’âge de 82 ans, dans une Maison de convalescence située au 57 avenue Borriglione (acte de décès n° 2805, Archives départementales des Alpes-Maritimes en ligne). Il repose auprès de son épouse dans le caveau familial situé sur le Plateau Gambetta du Cimetière du Château (avec leur fille Eugénie, son conjoint et leurs enfants également).


- Nice, Cimetière du Château, Tombe Degand Lescroart,
plateau Gambetta, photographie numérique couleur, 2019.




LE VERSO DES PHOTOGRAPHIES

Eugène Degand a peut-être entamé sa carrière de photographe à Paris au tournant des années 1860, même si aucune photographie de cette époque n'est connue. Il est venu à Nice dès 1863 et il y est resté actif jusqu'en 1904, même si aucune photographie connue ne semble antérieure à 1865 et postérieure à l'année 1895.

Certains éléments restent cependant très étonnants : alors qu'il est resté attaché à sa ville natale, aucune photographie de Lille signée de lui n'est connue, et alors qu'il a passé près de trente ans à photographier les bords de la Riviera, peu de ses peintures des mêmes lieux sont connues.

Son activité de photographe sur la Côte d'Azur est notamment attestée par le Getty Research Institute qui possède une photographie d'Eugène Degand dans une collection constituée par Douglas Merritt dans ses voyages des années 1866 et 1867 (voir sur ArchivesGrid : Eugène Degand, dans les collections du Getty Research Institute et Harvard University) et également par les collections de Monaco (photographie datée de 1866). 

Des vues stéréoscopiques niçoises (anonymes) peuvent être datées également des années 1865-1867, du fait de repères architecturaux. Enfin, des tirages postérieurs sur Cartes de visite, voire Cabinets, réutilisent clairement des prises de vue datant de ces mêmes années.

Les photographies conservées sont pour la plupart des tirages albuminés, souvent collés sur carton plus ou moins épais (ou multiples couches de papier), stéréoscopies, cartes de visite ou cabinets, voire de plus rares panoramiques et de grands ou très grands formats constituant des albums. 

Les sujets sont essentiellement des paysages urbains et naturels de :

-la Côte d'Azur, de Hyères (Var) à Monaco et Menton (Alpes-Maritimes) mais également de la Riviera italienne (Ligurie), de Vintimille à Gênes, 

-de la Savoie et Haute-Savoie (de Chambéry à Aix-les-Bains et Annecy) 

-et de l’Auvergne, de Vichy-Cusset (Allier) et ses environs, jusqu’à Randan (Puy-de-Dôme).

Il existe quelques vues d’autres villes mais également des vues inétrieures et extérieures de quelques propriétés (Nice, Château de Valrose ; Cannes, Château Vallombrosa), quelques portraits (en dehors de ceux de sa propre famille), quelques scènes de genre ("costumi") et, enfin, de plus rares natures mortes. 

Alors que ses vues stéréoscopiques vont rester anonymes, ses autres formats vont, dès la fin des années 1860, souvent être accompagnés de son nom: "Degand", "E. Degand" (avec au dos des portraits, un "E", d'une police qui imite l'initiale de sa signature de peintre), et plus exceptionnellement, "Eug. Degand" (comme sur certains de ses tableaux).

Quelques types de textes imprimés occupent le verso de ses photos (Cdv et Cabinets) :

1- "Collection de vues pour album et Stéréoscope par Degand (ou Degand à Nice)".

Ces intitulés sont les plus anciens. Il semble que "Par Degand" concerne les années 1869-1871 et "Degand à Nice", les années 1872-1874.





2- Monogramme formé des lettres entrecroisées E et D suivi de "E. Degand - Peinture et photographie - Rue Saint-Etienne - Derrière la Pension Millet [pension citée dans les guides de voyage dès 1866] - et Rue Paradis, 6 - Nice - Portraits - Vues de Nice de toutes grandeurs", ou bien de, "E. Degand - Peinture et photographie - Magasin rue Paradis, 6 - Atelier rue Saint-Etienne - Derrière la Pension Millet - Nice - Portraits - Vues de Nice de toutes grandeurs".

Pour les portraits : "Photographie artistique - E. Degand - Rue Saint-Etienne - Derrière la Pension Millet - Nice".

Ces intitulés peuvent correspondre aux années 1875-1878. 





3-Monogramme formé des lettres entrecroisées E et D suivi de "E. Degand - Peinture et photographie - rue Pastorelli - Derrière la Pension Millet - et Rue Paradis 6 - Nice - Portraits - Vues de Nice de toutes grandeurs".

Alors que l'adresse de la rue Pastorelli est attestée dès 1873, ces intitulés semblent correspondre aux années 1879-1880, les cartons précédents restant utilisés jusqu'en 1878. Il semble même que les cartons réservés aux portraits réalisés en studio (attestés dès 1874) aient été utilisés jusqu'en 1883 (encadrés d'un liseré rouge et épais au recto).





4-Monogramme formé des lettres entrecroisées E et D suivi de "E. Degand - Peinture et photographie - Magasin rue Paradis, 8 [et non plus 6] - Atelier rue Saint-Etienne - Derrière la Pension Millet - Nice - Portraits - Vues de Nice de toutes grandeurs".

Monogramme formé des lettres entrecroisées E et D suivi de "E. Degand - Peinture et photographie - Magasin Rue Paradis 8 - Atelier rue Pastorelli - Derrière la Pension Millet - Nice - Portraits - Vues de Nice de toutes grandeurs".

Monogramme formé des lettres entrecroisées E et D suivi de "E. Degand - Peinture et photographie - Magasin Rue Paradis 8 - Atelier rue Pastorelli, 24 - Derrière la Pension Millet - Nice - Portraits - Vues de Nice de toutes grandeurs".

Ces intitulés peuvent correspondre aux années 1881-1883, avec l'attribution du n° 8 à son magasin de la rue Paradis vers 1881-1882 (notamment annuaire et liste électorale de 1883) puis, en 1883, l'attribution du n° 24 à son atelier de la rue Pastorelli (annuaire de 1884).





5-Armoiries du Royaume-Uni (blason couronné de 1837, accosté d'un lion et d'une licorne surmontant la devise "Dieu et mon droit") suivi de, "Degand Photographe - Bté (Breveté) de S.M. la Reine d'Angleterre - Rue Pastorelli 24 (Près la Pension Milliet) [avec un "i" désormais - ce "i" est présent sur les cartons photos de Félix Trajan dès 1870, dans les annuaires niçois dès 1873 et dans la publicité d’Eugène Degand de 1874 mais il ne semble apparaître sur ses cartons qu’à partir de 1884 seulement] - Nice - Magasins, Rue Paradis 8 - Vues de Nice, Cannes Monaco - Menton &a [et autres]".

Armoiries du Royaume-Uni (blason couronné de 1837, avec un petit lion supplémentaire au-dessus de la couronne et accosté d'un lion et d'une licorne surmontant la devise "Dieu et mon droit") suivi de, "Degand Photographe - Bté (Breveté) de S.M. la Reine d'Angleterre - Atelier : Rue Pastorelli, 24 - (Près l'Hôtel Milliet) [et non plus, "Pension", le mot "hôtel" apparaît dans les annuaires niçois dès 1885]  - Nice - Magasins, Rue Paradis 8 - Vues de Nice, Cannes Monaco -Menton &a [et autres]".

Armoiries du Royaume-Uni (blason couronné de 1837, accosté d'un lion et d'une licorne surmontant la devise "Dieu et mon droit") suivi de, "Degand Photographe - Bté (Breveté) de S.M. la Reine d'Angleterre - Atelier : Rue Pastorelli, 14 - Près l'Hôtel Milliet [sans parenthèses]- Nice - Magasins, Rue Paradis 6 [et non plus 8] - Vues de Nice, Cannes Monaco -Menton &a [et autres]".

En-dessous de ces mentions (parfois après un espace) apparaît également le nom de l'imprimeur-éditeur (ou cartier) : "D. Hutinet, Paris" (actif dans le dernier tiers du XIX° siècle ; il est l'un des exposants de l'Exposition Universelle de Philadelphia en 1876 puis de Paris en 1878 : "Hutinet (D.), à Paris, rue Grenéta, 43. – Cartes, cartons pour photographies" ; il reste à cette adresse jusqu'en 1880 puis réside au n°18 avenue Parmentier à Paris).

Ces intitulés peuvent correspondre aux années 1883-1887 et 1887-1890, avec l'attribution du n° 24 à son atelier de la rue Pastorelli (annuaire de 1884) qui devient le n° 14 dès 1887 (annuaire de 1888), alors que son magasin reprend le n° 6 vers 1889 (liste électorale de 1890). 
Certains cartons usités en Savoie portent, sur fond jaune ou beige, à l'encre noire, la mention, "Eug. Degand", qui rappelle la signature de ses tableaux, suivie de "Photographe Breveté - 6, rue Paradis, 6 - Nice". Ces cartons ont pu être utilisés dès la période 1889-1890.

La référence à la reine d'Angleterre dont il s'enorgueillit découle de photographies réalisées lors de la venue de la Reine Victoria sur la Côte d'Azur au printemps 1882 (Menton, du 16 mars au 12 avril 1882). Il a obtenu le brevet royal le 16 juin 1882. S'il utilise cette référence dans des publicités dès la fin de l'année 1882, il ne semble pas l'utiliser sur ses cartons photographiques avant fin 1883 ou début 1884.







6-Armoiries du Royaume-Uni (blason couronné de 1837, accosté d'un lion et d'une licorne surmontant la devise "Dieu et mon droit") suivi de, "Degand Photographe - Bté (Breveté) de SM la Reine d'Angleterre - Atelier: Rue Cotta, 14 - Près l'Hôtel Milliet - Nice - Magasins, Rue Paradis 6 - Vues de Nice, Cannes Monaco - Menton &a [et autres]".
En-dessous de ces mentions apparaît le nom de l'imprimeur-éditeur (ou cartier) : "L & D, Paris" (cité de 1889 à 1894). 

La mention de la nouvelle adresse de son atelier, 14, rue Cotta, qui correspond aux années 1889-1896 (annuaires de 1890 à 1896), apparaît très rarement au dos des cartons-photos car  elle est contemporaine des dernières années de prises de vue d’Eugène Degand.





Si les indications permettent de dater les tirages, il faut cependant adopter une certaine prudence en ce qui concerne les clichés, Eugène Degand ayant notamment effectué de nouveaux tirages de ses clichés anciens, tout au long de sa carrière.